Commentaire de Marc Dugois
sur L'absurdité des raisonnements économiques


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Marc Dugois Marc Dugois 15 mai 2019 10:46

@Hervé Hum

Vous seriez sans doute plus efficace en évitant de me faire dire des choses que je ne pense pas et en étant plus démonstratif dans vos affirmations. J’ai relu attentivement vos écrits et j’ai eu une vraie difficulté à différencier ce sur quoi j’étais d’accord, ce sur quoi je me différenciais et ce que j’avais du mal à comprendre.

Pour que l’argent que vous avez en poche ait un minimum de valeur, il faut nécessairement, absolument, impérativement, que quelqu’un soit d’accord pour dédier une partie de son temps de vie ou travail contre ce billet, sinon, il aura plus de valeur pour se torcher le cul.

Vous dites à votre manière que la monnaie est un titre de créance sur n’importe quel membre du groupe et j’approuve cette réalité généralement mal comprise.

De fait, moins vous disposez de réserve de monnaie, plus vous êtes dans la nécessité de travailler (sauf à voler) pour subvenir à vos besoins primaires. Par contre, plus vous disposez de réserve, moins vous êtes dans le besoin et à un certain niveau, vous n’avez aucun besoin de travailler, dédier de votre vie à cette activité, parce que votre réserve constitue une créance sur autrui telle que ce n’est pas nécessaire.

Vous soulignez le besoin général d’argent sans distinguer dans ceux qui en possède, si cela vient d’un travail, d’un héritage ou d’un vol, ce qui n’est pas du tout la même chose vue par le groupe.

Mais ne voyez-vous pas qu’on a affaire aux mêmes causes, que l’emprunt ne constitue fondamentalement qu’une avance sur le travail ?

Nous sommes sur ce point en désaccord car la monnaie étant un titre de créance, elle doit être causée, la cause étant toujours antérieure à son effet. Une avance monétaire est un acte de charité et non économique. Il est essentiel en économie que l’apport utile soit antérieur à la création monétaire qui ne fait que le constater et c’est le point sur lequel les banques ont tout faux.

La dette, liée au besoin, que je nomme systémique, est un devoir de soumission au créancier en échange d’une somme d’argent, donnant donc lieu à un contrat plus ou moins équitable, selon le rapport de force ou plus rarement, selon l’éthique du créancier. Ce n’est qu’une fois rempli la partie dette par son travail, que le salarié obtient le droit correspondant. En prenant possession de l’argent. Il devient alors créancier de cette somme sur tous ceux qui sont en demande d’une telle somme d’argent. Il a donc rempli cette dette par son travail, son temps de vie dédié, pour pouvoir en détenir la créance.

Si je vous ai bien compris vous considérez l’employeur comme un créancier dont le salarié est de fait débiteur et donc soumis tant qu’il n’a pas gagné son propre titre de créance pour en soumettre d’autres. Je vois dans cette analyse un rétrécissement de la société à une dualité entre employeur et employé. Pour moi tous les membres du groupe sont à la fois créanciers et débiteurs. L’employeur doit avoir des clients qui sont ses employeurs et l’employé est l’employeur de tous ceux à qui il donne de l’argent par le ruissellement.

Ce que j’écris est tautologique et pourtant, très peu de gens arrivent à saisir la simplicité, l’évidence logique de ce que j’écris, parce que l’enseignement reçu est si bien tordu et que vous êtes si convaincu qu’on ne saurait vous avoir menti à l’insu de votre plein gré, que vous affirmez que ce que j’écris est un salmigondis.

Peut-être pourriez-vous réintroduire le doute dans vos convictions pour qu’elles soient moins des certitudes et que vous vous sentiez moins « glacé de solitude dans un monde bourré de certitudes » comme dit la chanson.


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