Commentaire de Ecométa
sur La nécessaire recomposition de la Gauche


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Ecométa Ecométa 4 juin 2019 10:40

@Coriosolite

«  Se dire libéral « sociétal » mais anti-libéral « économique » est une posture confortable pour quelqu’un se sentant de gauche  ».

Je ne suis pas dans le « confort » !

Je pense que vous n’avez pas compris toute la logique du raisonnement, car il y a beaucoup plus de logique que vus ne le pensez ; je l’explique.

Les mots en « isme » sont, assez généralement, au point que l’on puisse pratiquement dire « tous » et que toute exception confirmera la règle : ils sont tous des « paroxysmes » ! Ils relèvent tous, pour ce qui nous intéresse, ici, la société et l’économie, le « sociétal », d’un dogme « positivo économico technoscientiste » ; et de cette « méthodologie positiviste » dite du « comment sans le pourquoi » : une véritable aberration intellectuelle !

Ils sont comme autant d’abus des choses, d’abus de tout, de la Nature et des états de nature comme la nature humaine ou la société ! Ainsi le rationalisme, qui ne vient de la « raison » comme on veut nous le faire croire, mais du « ratio » des mathématiques, des « mathématiques pures », est un paroxysme de la rationalité. Autrement dit nous ne faisons plus de la simple rationalité somme toute normale car il faut être rationnel dans l’action, mais du « rationalisme » poussée à son paroxysme : du rationalisme mathématico technoscientiste !


Il est évident, étant donné la pléthore de mots en « isme » dans cette civilisation du toujours plus et jusqu’à ce que les choses n’en puissent plus ; il est évident que nous avons créé une civilisation paroxysmique !

Ainsi, je suis pour le capital et la finance en économie, qui me semblent des moyens utiles et nécessaires, précisément à l’économie. Par contre je suis contre le capitalisme et le financiarisme moyen paroxysmiques qui abusent l’économie en la réduisant à ces seuls moyens.


De même pour la « Liberté » que je place au-dessus de tout et le libéralisme exclusivement systémique, paroxysme de liberté et plus simple liberté. Une liberté que je place au-dessus de tout mais qui forcément est « conditionnelle » et non « inconditionnelle » comme le veulent les « tenants » propriétaires des moyens de production et désormais de distribution !

De la productivité au productivisme… à la productivité imbécile !
Du libre-échange nécessaire au libre-échangisme…. et du libre-échange imbécile !
De la consommation au consumérisme… à la consommation imbécile !
De l’économie à l’économisme … l’économie pour l’économie et l’économie imbécile !
De la science au scientisme… et la science imbécile !

Et vous pouvez continuer... il y a pléthore

« Mais hélas pour vous, libéralisme sociétal et libéralisme économique vont de pair. Comme pile et face d’une pièce de monnaie. »

On évoque assez rarement le « libéralisme sociétale », on évoque déjà pas la société, le fait sociétal, car la société comme système émergeant est quasiment niée ! Quant au « libéralisme politique », c’est pareil car la politique est morte comme le travail autrement nous ferions de l’économie politique et non d libéralisme économique !

« Si l’un maximise égoïstement son intérêt économique, l’autre maximise son désir de jouissance sans limites et son appétit de droits nouveaux ».

Connaissez-vous le théorème d’impossibilité d’Arrow ?Adam Smith est totalement dépassé !

Ce théorème mathématique limite l’action en érigeant l’impossibilité d’agréger un intérêt collectif à partir des intérêts individuels comme de définir un bonheur collectif à partir de la collection des bonheurs individuels. Plus largement, et comme l’explique Edgar MORIN dans les sept savoirs nécessaires …. « il y a une impossibilité à poser un algorithme d’optimisation dans les problèmes humains car la recherche de l’optimisation dépasse toute puissance de recherche disponible et rend finalement non optimale, voire pessimale, la recherche d’un optimum. On est amené à une nouvelle incertitude entre la recherche du plus grand bien et celle du moindre mal ».

Autrement dit pour satisfaire le collectif il faut penser collectif ; ou, autrement dit, il n’est pas possible de satisfaire le collectif à partir de l’individuel, quand il est possible de satisfaire raisonnablement et suffisamment l’individuel à partir du collectif ; ceci sans tomber dans le communisme ! Le plus peut le moins alors que le moins ne pourra jamais le plus ! Le collectif, le sociétal, est un phénomène d’émergence des individualités. Les règles qui régissent les individus, individuellement, ne doivent pas être contradictoires de celles qui régissent la société, elles ne peuvent, et ne doivent être que complémentaires.


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