Commentaire de Trelawney
sur « Je pense (au Génocide des Tutsis du Rwanda), donc je suis ...... »


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Trelawney 10 juillet 2019 11:15

J’ai vu dernièrement un reportage de Jean Christophe Klotz qui était l’un de rare reporter à être sur les lieux pendant le massacre. Cette histoire, par l’ampleur du massacre éclabousse tous les acteurs et même les témoins indirects.

On a d’un côté des troupes rebelles (FPR de Paul Kagamé) qui étaient au début, financées et entrainées par les Russes, mais qui ont lâché l’affaire. Le FPR s’est retourné vars les USA qui eux n’avaient qu’une envie : limiter l’hégémonie française dans cette région (et elle date depuis l’indépendance du Congo). Donc le plan des américains est simple remplacer la dictature sanglante de Habyarimana (soutenue par la France) par celle de Paul Kagamé (plus banquable aux yeux des médias) et s’approprier à la barbe de la France le sous-sol du coin.

La France de Mitterrand, pour contrer ce plan envoie des troupes officielles former le contingent des FAR et non officielles (Comme Roger Faulque est à la retraite on prend Baril etc.) pour prêter main forte au FAR sur le front.

Pour l’instant c’est une histoire classique de « diplomatie extérieure ». Mais à cela il faut ajouter le contexte. François Mitterrand a un conseiller militaire personnel : Christian Quesnot. Et imaginez le poids du général personnel de François Mitterrand face à un ministre de la défense comme Joxe, puis ensuite Léotard (car on est en pleine cohabitation). Et bien quand Quesnot parle les autres se taisent et obéissent.

Donc l’armée française forme le GIGN local (qui sera l’escadron de la mort des génocidaires). Elle forme aussi les milices locales pour servir de plastron au FPR. Donc l’armée française sans le savoir forme tout le bataillon des génocidaires.

Ensuite Habyarimana, dont l’idée d’en finir définitivement avec les Tutsi germe dans sa tête à une femme et cette femme (qui habite toujours en France et qui n’a jamais été inquiétée) a une furieuse envie de remplacer son mari. Elle échafaude un plan diabolique : Elle tue son mari dans un attentat, qui a pour but de déclencher l’attaque du FPR vers Kigali, et la vengeance des Hutu sur toute l’opposition en place à Kigali. Pendant ce temps, Agathe Habyarimana se réfugie dans l’ambassade française où elle forme un gouvernement provisoire et met en place sans même en référé à qui que ce soit le génocide des Tutsi tant rêvé par son mari. Tout cela se fait dans l’ambassade française, seul représentation de l’autorité française puisque l’armée « officielle » n’est déjà plus là. L’armée officieuse s’est repliée à Goma pour organiser l’approvisionnement en armes et munitions qui serviront au génocide.

Le gouvernement français (militaire compris) pense toujours que la famille Habyarimana est la bonne carte pour ce conflit.

Les informations du massacre commencent à remonter à l’ONU, aux USA et en France par l’intermédiaire du réseau Kouchner.

Les américains sont apeurés par les conséquences politiques de ce massacre et ne veulent pas être impliqué dans quoique ce soit. Ils pensent avoir été trop loin avec Kagamé, mais continue à l’approvisionner depuis l’Ouganda pour protéger les populations qui peuvent encore l’être. Ils font entrer les avocats qui disent que si le mot « génocide » est prononcé de façon officielle les USA devront en répondre si un tribunal enquête. Donc jamais on entendra ce mot à l’ONU.

La France commence à comprendre qu’elle n’a pas choisi le bon cheval et tente d’envoyer des troupes là-bas pour calmer la situation. Elle déclenchera l’opération Turquoise qui dans les faits sera un fiasco total. En effet les troupes françaises protégeront les survivants de la zone nord qui sont en fait les génocidaires pour les exfiltrer avec armes et munitions vers le Zaïre. Ce qui déclenchera une guerre dans cette région. Guerre qui dure encore.

Le juge Bruguière sans même se déplacer sur la zone de l’attentat décrétera qu’Agathe Habyarimana n’est pour rien dans cette histoire. Une seconde enquête après la mort de ce juge de pacotille dira tout le contraire. Et après c’est parole contre parole.

Bref lorsque l’on ne veut pas voir et bien on ne voit pas !


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