Commentaire de Pascal L
sur Karbala : pourquoi le plus grand pèlerinage au monde reste méconnu


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Pascal L 26 octobre 2019 19:59

@OMAR
Les attaques ad hominem n’étaient pas contre moi mais contre Sami A. Aldeeb et Dan Gibson. Je n’adopte pas forcément la totalité de leurs conclusions, mais je reconnais la valeur de leur travail, sur les Tafsir d’un côté et sur l’orientation des mosquées des premiers siècles pour le deuxième. Dans leurs études, les sources sont fournies, donc la contestation commence par discuter de la valeur de ces sources, sachant que tout est vérifiable.

« al-Khwarizmi » n’a pas inventé l’arithmétique ou l’algèbre, bien que ces deux mots viennent de lui. Il nous a transmis ce qu’avait fait les indiens, sans d’ailleurs connaître les travaux de son prédécesseur grec Diophante d’Alexandrie (merci au calife Omar pour avoir brûlé la bibliothèque d’Alexandrie...).
« Avicenne » Je lis sur sa page wikipedia « Aux viie et viiie siècles, premiers siècles de l’hégire pour le monde musulman, les conquérants arabes vont se trouver en présence de communautés appartenant surtout au christianisme oriental en Égypte, Palestine, Syrie et Mésopotamie. Ces communautés avaient déjà produit de nombreuses traductions des œuvres philosophiques et scientifiques gréco-romaines, du grec au syriaque. Ce travail se poursuivra jusqu’au xiiie siècle. »
Avicenne est surtout connu pour avoir tenté de faire une synthèse entre la pense grecque et la pensée arabe. Abuhamid al-Ghazali n’était pas encore passé par là pour imposer une chape de plomb sur toute science qui ne serait pas science de l’islam. Avicenne est toujours considéré comme suspect par une bonne partie du monde islamique à cause de son intérêt pour la philosophie grecque. 
Al-Khwarizmi et Avicenne ont profité d’un contexte favorable qui s’est terminé avec la disparition des derniers Chrétiens à Damas et Bagdad. Avec al-Ghazali et d’autres, l’islam a tué toute tentative de faire avancer la science mettant une chape de plomb sur tout le monde musulman. Pouvez-vous encore faire référence à al-Khwarizmi et Avicenne après tout ce qui a été fait pour faire taire leurs disciples ? 

Dans votre citation d’Al-Imram, le mot « La Mecque » est entre parenthèse, montrant par là qu’il n’est pas dans le texte original. C’est une manière de suggérer une interprétation. Le mot de Bakka signifie « les larmes » en araméen et signifie probablement la vallée empruntée par les pèlerins juifs lorsqu’ils montaient à Jérusalem. J’y vois plutôt un hommage au temple de Salomon qui de toutes façons est bien antérieur à la fondation de la Mecque.

« votre insidieux intérêt pour l’Islam n’est qu’une tentative de décrédibiliser » Mon intérêt pour l’islam a commencé lorsque j’ai vu se multiplier les barbes et les foulard après la construction d’une grande mosquée pas très loin de chez moi. C’est plus fort que moi, j’ai voulu comprendre et cela n’a rien d’insidieux. Vous voyez, vous pratiquez l’attaque ad hominem. Comme je suis scientifique j’ai commencé par la lecture de thèses de doctorat et je n’ai pas manqué de lecture, mais aucune était d’origine musulmane. J’ai lu plus tard des livres écrits par des Musulmans, mais ma culture était alors assez vaste pour avoir le recul nécessaire. Lire la thèse de Tariq Ramadan est nécessaire pour comprendre les débuts des Frères Musulmans, mais c’est une hagiographie de son grand-père qui gomme tout ce qui peut être gênant dans les idées du grand-père et de ses prédécesseurs.

« sautez allègrement du sujet sur la Mecque, pour disserter sur l’apostasie » Ben oui, le statut de La Mecque est une raison forte pour l’apostasie. Les évidences ne peuvent plus être cachées.

« mais pas, par exemple sur l’existence du Christ que certains de vos coreligionnaires remettent en cause. »
Douter de tout est une attitude raisonnable et c’est ce qui nous permet d’avancer. J’ai lu aussi le travail des historiens du Christianisme et les conclusions ne sont pas celles que vous dites. Plus un seul historien ne peut nier l’historicité de Jésus et il continuent en affirmant que les Evangiles ne peuvent être que des témoignages authentiques. Nous disposons de trop de manuscrit dans toutes les langues de la Méditerranée pour qu’il y ait de la place à un bricolage. Mais ce sont des témoignages et rien ne vous oblige à croire ce qui y est contenu. Avicenne d’ailleurs plaidait pour l’authenticité de la Bible. Les méthodes qui ont été mise en œuvre pour analyser le Coran sont exactement les mêmes qui ont été utilisées auparavant sur la Bible et ces méthodes donnent des résultats différents.

« ce n’est pas en fermant vos yeux que la lumière disparaitra... » C’est tout à fait exact, mais la lumière, je l’ai déjà rencontrée. J’ai rencontré le Christ plusieurs fois et pour moi, il est vraiment « le chemin, la vérité et la vie ». C’est quelque chose qui vous tombe dessus lorsque vous le rencontrez. André Frossart disait « J’ai rencontré Dieu comme on rencontre un platane. C’est un fait, point final ! Je n’ai pas foi en Dieu : je l’ai rencontré. Toute la vérité se trouve dans l’Église catholique. La vérité c’est quelqu’un, c’est Jésus-Christ. Que puis-je y faire si le catholicisme est vrai, si cette vérité est le Christ qui veut être rencontré ? ».
C’est là une différence fondamentale entre le christianisme et l’islam. Les Musulmans ne connaissent Allah que par ce que des hommes ont transmis alors que les Chrétiens connaissent Dieu par la rencontre. Il n’y a pas d’intermédiaires.


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