Commentaire de Robin Guilloux
sur Vanessa Springora, Le Consentement


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Robin Guilloux Robin Guilloux 14 janvier 2020 09:11

@jymb

Oui, je comprends ce que vous voulez dire. Il ne faut pas transformer Matzneff en bouc émissaire pour régler un problème collectif. Tout individu a droit au pardon et à la compassion, comme dit Bernanos, à « la grande pitié de Dieu ». Mais il fallait que certaines choses soient dites clairement.

Je n’aime pas personnellement ce que Nietzsche appelle la « moraline », mais je crois en la morale, la vraie, celle du cœur. Il y a des gestes qu’il faut s’interdire, parce que ces gestes peuvent blesser. L’enfant et le préadolescent sont particulièrement vulnérables aux effets de l’imitation et doivent être protégés.

Il faut mettre définitivement au rebut aujourd’hui, en 2020, certaines idées post-soixante huitardes de relativisme et de laxisme en matière d’éthique (« jouir sans entrave »), non pas au nom d’une morale étriquée qui refuse le plaisir, mais des retombées sur les plus vulnérables.

Le point de vue de l’enfant, du préadolescent n’est jamais abordé par tous ces intellectuels qui faisaient et qui font encore la pluie et le beau temps (enfin pas pour l’ensemble de la population). Ça n’intéressait personne.Et en fait, je suis bien d’accord avec vous, l’enfant peut effectivement ne pas se rendre bien compte sur le moment que ça n’est pas « normal ». Le mérite du livre de Vanessa Springora, c’est de donner ce point de vue et de le donner de façon littéraire, puisque c’est la seule façon de se faire entendre dans ce pays.


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