Commentaire de velosolex
sur Vanessa Springora, Le Consentement


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

velosolex velosolex 14 janvier 2020 13:45

@Robin Guilloux
Springora met le doigt sur quelque chose dont on ne parle pas souvent. Je parle de cette emprise, cette soumission-attraction, qui est d’autant plus forte que l’individu est jeune, et qu’il traverse une période de flottement, et qu’il est alors une proie manifeste pour tout manipulateur un peu malin, un peu agé souvent, démiurge savant comment tirer les ficelles à son sujet. 
Je vais lire certainement son livre qui me semble précieux. D’une certaine façon, tout à fait soft et littéraire, c’est le matériel de base de Patrick Modiano, un auteur qui depuis 50 ans repasse la même trame. Celle de jeunes gens fragiles, perdus, qu’un type étrange parvient non pas à séduire, mais à mettre en gravitation autour de lui. L’emprise sectaire n’est pas loin. 
Comme tout exercice d’hypnotisateur, il faut un moment pour que le sujet non se réveille, mais s’aperçoive qu’il peut formuler sa détresse, mais qu’elle puisse être entendu. Springora a saisi là le « Kairos » cher aux grecs, ce moment décisif qui est une conjonction parfaite. Nul doute que cela puisse maintenant l’aider durablement. 
Pour Matzneff, c’’est le contraire. Le magicien a perdu son habit ; Ce n’est plus qu’un diable. Mais surement pas un pauvre diable. Même si je n’ai pas envie d’enchérir


Voir ce commentaire dans son contexte