Commentaire de Frédéric Mahé
sur A quoi sert la grippe aviaire ?
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Hélas, c’est vrai que la première victime en France c’est l’élevage « label », où les animaux doivent avoir un espace de liberté pour marcher par eux-mêmes. C’est vrai que les filières industrialisées peuvent profiter de l’occasion pour asseoir leur puissance (encore que...).
Mais ne nous trompons pas : le virus n’est pas créé par les élevages industriels. Il s’y propage différemment, et il y est détecté plus précocément, c’est tout. En zone « peu développée », il peut créer des ravages sans être « détecté » (c’est-à-dire : sans attirer l’attention des autorités du pays concerné, ni de réactions sanitaires efficaces). Ajoutez à ça les circulations humaines inter-élevages et l’introduction d’animaux non filtrés d’origine...euh... peu renseignée, et c’est la catastrophe.
Une aide aux zones peu développées (« traditionnelles ») serait plus intéressante, car elle sauverait les animaux et les structures sociales et agricoles locales, et préserverait l’indépendance alimentaire des populations : par exemple, vaccination, éducation, mise en place de techniques sanitaires simples et peu coûteuses. Mais est-ce que c’est cela qu’on cherche vraiment ? Alors on envoie du Tamiflu et des masques, et pour leur ration de protéines, on leur en vendra congelée, pourquoi s’embêter ?
Je crois que la véritable opposition dans cette affaire, ce n’est pas « les industriels contre le peuple », ni même « les artificiels contre la Nature », mais bien « les riches contre les pauvres ».