Commentaire de Sylvain Reboul
sur La Pologne vire au brun


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Sylvain Reboul Sylvain Reboul 11 mai 2006 10:09

« Moi perso je me suis prononcé contre ce traité pour la simple et bonne raison que je ne voyai pas d’interêt à vouloir aligner nos minimas sociaux sur les pays de l’est arrivant dans le marché commun. Essayer de les aligner sur des conditions de vies plus descentes et ne pas ouvrir la CEE au libéralisme et au profit avant tout me parraissait être plus réfléchi ( évidemment çà colle pas trop avec les idées des pdgs de mulitnaitionales... ) »

Cette affirmation est tout simplement erronnée : le TCE fait explicitement des minima sociaux et plus généralement de la question sociale, voir des droits sociaux concrets, par delà les principes régulateurs fondamentaux, une question « nationale ». On peut du reste regretter qu’il n’aille pas plus loin, mais les mesures institutionnelles permettaient (et à mon avis permettent encore, car le TCE est devant nous, voir la position de l’allemagne et des 15 pays qui l’ont ratifié) de penser que, pragmatiquement, par la force des luttes sociales en Europe sous l’égide de la CSE et relayée par un parlement plus fort et une capacité de prise de décision politique plus grande, les choses auraient pu (et peuvent encore, voir plus haut) aller plus loin dans le sens de l’Europe sociale, chère aux nonnistes de gauche).

Ceux-ci -et c’est un fait, non une opinion- ont donc objectivement servi la soupe aux ultra-capitalistes qui sont contre une Europe plus intégrée sur le plan politique et social et font leur miel aujourd’hui de la faiblesse de l’Europe institutionnelle, à savoir celle issue du traité de Nice ; mais cela cela est encore plus vrai du souverainisme de droite qui est aujourd’hui le plus grand bénéficiaire politique de l’euroscepticisme plus ou moins social-chauvin distillé par la « gôche » de la gauche à l’occasion de la campagne pour (contre) le référendum sur le TCE.

Mais si les nonnistes de gauche ont droit à l’erreur, c’est à la condition de la reconnaître pour l’éviter à l’avenir ; mais il est vrai qu’il est toujours plus gratifiant pour la personne qui a fait cette erreur de nier la réalité pourtant évidente de l’échec de ses ambitions proclamées quant aux conséquences pour l’Europe et la France du refus du TCE, plutôt que de renoncer aux illusions, au départ gratifiantes, auxquelles elle s’est identifiée pour son malheur et le nôtre.

Les conséquences du non français au TCE

Le rasoir philosophique


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