Commentaire de Étirév
sur La Justice selon la Nature, la Force est-elle un Droit ?


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Étirév 16 octobre 2020 11:14

C’est la force brutale qui a assuré, à l’homme, une position à laquelle il n’avait pas de droits naturels. En agissant ainsi, il violait les lois psychiques et les lois morales, qui en sont la conséquence, il violait le droit.

Aussi, deux morales ont régné sur la terre.
L’une faite par la femme, au début de l’évolution humaine, bien loin dans le passé, l’autre faite par l’homme, plus tard ; car, tour à tour, la femme et l’homme ont dominé.
Quand c’est la femme qui domine et fixe la loi morale, cette loi est empreinte d’une haute justice, d’une suprême élévation d’idées, elle est dégagée de tout intérêt personnel.
On dirait que la femme n’est pas humaine.
Sa suprême justice met en haut ce qui est bien, en bas ce qui est mal. Elle plane au-dessus des mesquines préoccupations de la vie de l’homme, elle les dédaigne et méprise ceux qui s’y arrêtent. Sa morale condamne ce qu’elle méprise et cela c’est :
- Le sceptique qui craint la vérité.
- Le lâche et sa lâcheté.
- Le pervers qui accuse les autres de la perversion qui est en lui.
- Le méchant, qui a l’instinct du mal.
- Le rusé qui cherche des dupes.
- Celui qui s’abaisse, le chien humain qui se laisse battre pour un os.
- L’orgueilleux, mendiant d’honneur et d’argent.
- Le mesquin qui pense à la petite utilité.
- Le timide, l’indécis, qui n’ose faire le bien.
- Le menteur
La femme crée une aristocratie du bien. C’est elle qui, parlant de son sexe, a pu dire, jadis : « nous, les véritables ! »
Sa noblesse c’est sa véracité.
Quand c’est l’homme qui domine et veut « moraliser », lui qui doute et qui ignore, qui se sait faible d’esprit et qui souffre de la puissance féminine, qu’elle est la base de la morale ? Sur quoi fonde-t-il ses jugements ?
Il regarde avec méfiance les vertus de la femme.
Il a du scepticisme et de la défiance, il ne veut pas accepter la vérité, parce qu’elle impose des lois qui le gênent. Il se méfie de tout ce que la femme glorifie, de tout ce qu’elle déclare bon, comme de tout ce qu’elle déclare vrai. Il ne veut même pas croire au bonheur qu’elle lui promet, il combat son propre intérêt, tant il se méfie de la supériorité qui travaille pour lui.
Ce qu’il cherche c’est le petit intérêt immédiat : la main qui donne ; c’est le plaisir sexuel : le cœur qui aime. Mais avant tout il veut la soumission à sa volonté, l’application des autres à le servir, leur patience à le supporter, leurs prévenances et leurs flatteries.
C’est cela que l’homme met dans sa morale, il la fait de manière à favoriser ses instincts, et, pour y arriver, il veut se faire craindre ; il terrorise ceux qui le discutent, il rejette, avec son caractère terrible, le mépris que les bons (et les femmes) lui prodiguent.
Pour l’homme la morale est un code de prescriptions dictées par l’utilité ou la nécessité et consacré par le consentement général des masses masculines.
Le contraste de la morale de l’homme avec la morale de la femme est frappant.
La morale féminine fait monter. Elle fait triompher l’homme-raison, elle intensifie sa vie.
La morale masculine fait descendre.
Celle de la femme est basée sur l’autorité morale : s’affranchir de cette autorité, c’est être libertin, celle de l’homme est basée sur l’autorité brutale : s’affranchir de cette autorité, c’est être libertaire.
Aucun homme n’a formulé la vraie morale. Tous, quand ils s’en sont occupés, se sont mis à côté de la question volontairement ou involontairement. Ils ne veulent pas aborder le vrai problème parce qu’il contient des « vérités gênantes ».
Et, peut-être ne le peuvent-ils plus.
C’est parce que l’homme a une tendance qui s’accentue de jour en jour, à étouffer la voix de la raison qui est en lui, que les premiers législateurs ont cru utile de remplacer cette voix, trop souvent méconnue, par des lois. La loi est la conscience publique. Elle est la base de la morale, et la morale est la science des mœurs, la science des devoirs.
Le devoir est une obligation que l’homme intelligent se reconnaît à lui-même. Pour lui ce n’est pas une contrainte infligée par la société.
Mais pour être accompli le devoir doit être compris. S’il n’est pas compris, s’il est imposé, il est bientôt considéré comme une tyrannie et secoué à la première occasion. Du reste, le devoir intime ne peut être contrôlé que par l’individu lui-même, il ne peut donc pas être imposé, s’il n’est pas compris.
La mission de la science est de remettre l’idée du devoir dans la conscience de l’homme, en lui en montrant les causes, en même temps qu’elle en formule la loi.
Moins l’homme est contraint par la force, plus il est tenu par sa conscience. L’esprit d’opposition qui est en lui fait que si on lui impose un devoir, il ne pense qu’à le violer.
Il y a donc une loi morale supérieure, qui plane au-dessus des institutions sociales actuelles, qui ne dérive pas d’elles, mais de la Nature. Et, pour que l’ordre règne, il faut que les institutions sociales soient désormais basées sur cette loi.
Suivant l’illustre Pausanias, « les lois doivent commander aux hommes, et non les hommes aux lois ».
À propos de Nietzsche :
Il naquit à Lützen en 1844, d’une ancienne famille de noblesse polonaise. Il étudia à Bonn, puis à Leipzig, et devint professeur de philologie à l’Université de Bale.
En 1878 sa santé le contraignit à abandonner sa chaire, alors il se mit à écrire ; cela dura jusqu’en 1889. Il ne dormait plus (ce qui indique l’action perturbatrice interne du ferment moteur, le poison organique.)
A Turin, en janvier 1889, il subit une terrible crise de folie. Retiré dans son village et soigné par sa mère, il se plaignait en répétant sur un ton monotone : Mutter, ich bin dumm, (Mère, je suis bête). On dirait qu’il avait conscience de sa bestiale dégénérescence.
Il a le front large et fuyant (signe de régression) les sourcils fortement barrés (signe de prédominance du grand sympathique), l’œil impérieux (signe de domination brutale qui accompagne toujours les sourcils épais) : la moustache énorme (ce qui indique la sexualité extrême) son regard a la fixité visionnaire des fous.
En somme c’était une grande intelligence, qui fut grandement pervertie.
Les hommes comme Nietzsche ne laissent, dans le monde, qu’une impression : « C’est un misogyne !... » Leur science est néant, leur œuvre on l’oublie, leur haine seule reste.
La science de Nietzsche n’est, du reste, pas à lui ; sa haine seule lui appartient. Il est philologue, il étudie les textes antiques et nous les traduit. C’est un plagiaire des idées lointaines, celles que personne ne réclame, c’est pour cela qu’il est quelquefois étonnant, il nous rend des idées féminines qu’il attribue à l’homme supérieur, le suprahumain.
Il nous rend la femme antique et l’appelle : le Maître, pendant qu’il avilit la femme moderne et la veut esclave. Donc, sa pensée n’y est pas, il prend des mots dans l’œuvre antique qu’il ne sait pas débrouiller du malentendu sexuel. C’est la bête qui s’affuble de la robe blanche de la Prêtresse.
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