Commentaire de Renaud Bouchard
sur Complotisme, discours apocalyptique ou réalisme ? Lettre ouverte à Donald J. Trump de S.E. le Cardinal C-M. Viganò


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Renaud Bouchard Renaud Bouchard 3 novembre 2020 21:49

@Captain Marlo

Gouvernement : le rayon bricolage reste ouvert

Assuré comme à l’accoutumé, Bruno Le Maire a annoncé un nouveau différé d’un an sur le remboursement des prêts garantis par l’État, le repoussant à 2022 alors que les premiers remboursements sont attendus en mars prochain. En sous-main, l’optimisme ne règne pas dans les sphères gouvernementales 

123 milliards d’euros de prêts garantis par l’État ont été contractés par 600.000 entreprises afin de soulager leur trésorerie et de faire face à la baisse de leur activité. Dans ce cadre, elles ne doivent payer la première année qu’un taux d’intérêt affleurant 0% ainsi que le prix modique de la garantie qui est accordée aux banques. Si elles étaient déclarées en défaut, la garantie de l’État serait actionnée, ce qui donne l’étendue de ce qu’il est cherché à éviter. 

Mais il y a un hic que le ministre a superbement ignoré. Afin d’éviter le classement dans la case « défaut » que ce nouveau report implique théoriquement, l’accord de la Banque de France est nécessaire et elle traîne les pieds depuis jeudi dernier. Une telle décision de sa part doit être coordonnée avec l’Autorité bancaire européenne (EBA) qui n’a pas davantage bronché. 

À force de dissimuler les problèmes sous le tapis, les banques créditrices risquent de détenir plus tard une montagne de prêts non performants auxquelles elles ne pourront plus faire face. Mais la Fédération bancaire française (FBF), qui renvoie l’ascenseur au gouvernement, s’est déclarée ouverte à une nouvelle période d’un an où seuls les intérêts et la garantie seraient payés, ce qui éviterait aux banques de constater des défauts dans un contexte où le Conseil scientifique s’attend pour l’instant à plusieurs autres vagues en 2021. 

Combien de temps va-t-il falloir vivre avec le covid ? la question est sur toutes les bouches mais elle reste sans réponse. Quelle autre stratégie que celle qui est en cours est disponible, à part un confinement rigoureux ? Comment pourrait-elle être viable sur le plan économique ? 

Le Conseil scientifique, qui prévoit d’autres vagues de la pandémie l’année prochaine, évoque l’importance « d’un grand coup de massue pour assommer la circulation virale, au lieu de demi-mesures » à chaque reprise de l’épidémie, « la meilleure garante du maintien de l’activité économique dans l’attente de l’arrivée d’un traitement et surtout d’un vaccin espéré pour le deuxième semestre 2021 ». Une échéance qui demande à se vérifier. Puis il ajoute « il est essentiel que l’on commence à penser à d’autres modalités de vivre avec le Covid sur le long terme et que les choix puissent s’appuyer sur une vision issue de la société civile et non pas seulement sur les orientations données par les experts pour éclairer les décisions des autorités ».

Le Conseil est sans doute guidé par la montée de la crise sociale à laquelle on assiste en France, en Italie et en Espagne. Les laissés pour compte sont des acteurs avec lesquels il va falloir compter et le gouvernement français tente de contenir la crise, car la traduction politique vient derrière.

Pour tout arranger, les négociations à propos du plan de relance européen avancent à pas de tortue…

Source :https://décodages.com/2020/11/02/gouvernement-le-rayon-bricolage-reste-ouvert/


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