Commentaire de microf
sur Deux ou trois choses encore sur De Gaulle


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microf 24 novembre 2020 21:41

@jakem

France/Afrique

Jacques Foccart, l’homme de l’ombre, à la lumière de ses archives

Publié le : 26/03/2015 - 07:26Modifié le : 27/03/2015 - 12:15

Texte par :

Laurent Correau

21 mn

La réputation de mystère qui a entouré Jacques Foccart, le « Monsieur Afrique » des présidents de Gaulle et Pompidou...


" L’histoire commence après la Seconde Guerre mondiale lors de la création du RPF à la fin des années 40. Jacques Foccart a été résistant. Il est nommé responsable des Affaires africaines pour l’organisation gaulliste. Lorsqu’en mai 1958 de Gaulle accède au pouvoir, il amène avec lui à Matignon puis à l’Elysée Jacques Foccart comme Monsieur Afrique. C’est un collaborateur en qui il a une grande confiance. Sa première mission sera de transformer la nature juridique des liens entre la métropole à ses colonies. Ce sera le projet de Communauté.

"


L’Afrique présidentielle

Le « Oui » l’emporte au référendum de 1958 dans la plupart des anciennes colonies. Les gaullistes décident que l’Afrique de la communauté française, puis celle des nouveaux Etats indépendants ne suivront pas les circuits diplomatiques classiques. Les relations avec les pays concernés seront gérées directement au niveau de la présidence française. Jean-Pierre Bat poursuit son récit : « L’idée de Foccart (il l’écrit dans une note) c’est que l’Afrique n’est plus la France mais pas tout à fait l’étranger. En d’autres termes c’est un espace entre les deux, un espace francophone. Pour que fonctionne cet ensemble, ce n’est plus à l’échelon ministériel que doit être menée la politique, mais directement, à la main droite de de Gaulle à l’Elysée, au sein de la cellule Afrique que dirige Jacques Foccart… »

Cette forte proximité de de Gaulle et de Foccart dans la gestion des affaires africaines aura d’ailleurs une traduction concrète. Un rendez-vous quotidien de quinze à trente minutes au cours duquel le président passe en revue avec son conseiller les affaires africaines et malgaches.

Secrétaire général pour les affaires africaines et malgaches

Principal conseiller du général de Gaulle sur la politique africaine, Foccart est entouré d’une équipe importante de collaborateurs qui est longtemps restée dans l’ombre et que le fonds Foccart des Archives nationales permet de mieux cerner. Des collaborateurs regroupés à l’hôtel de Noirmoutier. « Le secrétariat général de la communauté, qui deviendra secrétariat des affaires africaines et malgaches en 1961 est installé à l’hôtel de Noirmoutier, rue de Grenelle. Il a son parc automobile, son protocole, son système de réception. Le 14 juillet franco-africain est anticipé dans les jardins de Noirmoutier. On sait que c’est là qu’on va solliciter Jacques Foccart. Et à la haute époque en 1960, c’est 100 agents qui relèvent de l’autorité du secrétaire général…  » Cette administration va nourrir les analyses de Foccart sur ce qui se passe en Afrique. C’est en partie grâce à son activité que celui-ci prépare l’entretien quotidien de 19h00 avec de Gaulle. Il reçoit des notes de différents chargés de mission, synthétisées par son conseiller technique et qui permettent de produire un document de travail pour l’entretien avec le président.

Signe supplémentaire de la mainmise de Jacques Foccart sur la politique africaine de la France, son secrétariat général centralise tout ce qui est produit par les administrations françaises sur le sujet. Dans un même dossier, on pourra trouver les bulletins du SDECE, le Service de documentation extérieure et de contre-espionnage, ceux du 2e Bureau, les télégrammes diplomatiques, les rapports faits en administration centrale à Paris, les rapports des missions d’aide et de coopération et parfois même les correspondances manuscrites personnelles que les ambassadeurs envoient en marge des dépêches diplomatiques directement à Foccart...


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