Commentaire de Aristide
sur La scène de la NATIVITÉ est bien plus émouvante et attachante par ses traits apocryphes : l'ÉTOILE, le BOEUF et l'ÂNE, les 'ROIS' Mages
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@Séraphin Lampion
Le texte intégral que vous avez caviardé est là en pdf :
Si les croyances religieuses sont issues des dogmes de la théologie, les croyances populaires plongent leurs racines dans la sociologie,l’anthropologie, l’ethnologie et l’astrologie. Elles peuvent aussi biendécouler du paganisme de l’Antiquité, que de la théorie dite des« humeurs » ou de la théorie des « signatures ».Contrairement à une idée reçue, le domaine des croyances populairesest d’une extrême complexité, qui a souvent amené les historiens et les chercheurs à les balayer d’un revers de la main.Beaucoup de visiteurs seront marqués par le cadavre momifié duchat exposé ici. Dans l’Antiquité, pour appeler la protectiondes Dieux, il fallait sacrifier une personne humaine. Les rites barbaresse sont perpétués chez les Aztèques au 14e siècle et jusqu’à une période contemporaine, chez les Dogons du Mali, ainsi qu’au royaume de Dahomey (un ancien royaume africain, dans l’actuel Bénin).Le christianisme a interdit les sacrifices humains, mais a continué àtolérer le sacrifice des animaux dits « chtoniens », c’est-à-dire ceux quivoient dans les ténèbres ou vivent sous terre, dans le royaume du Diable.De tous les animaux, ce sont les chats et les chouettes qui ontpayé le plus lourd tribut ; le chat, parce que l’on croyait que lessorcières se métamorphosaient la nuit en chat noir ; la chouette, parceque son cri au-dessus de la maison y annonçait une mort imminente.L’Église catholique ne pouvait ignorer ces pratiques, car, pendant toutle Moyen Âge, le chat fut victime d’un déchainement de violenceinouïe. Il apparaissait souvent dans les procès de sorcellerie, où il étaitnotamment accusé de participer aux sabbats. Dans beaucoup de villesd’Europe, pendant le Carême, on organisait des bûchers sur lesquelson brûlait des centaines de chats noirs. Les malchanceuses bêtes étaient enfermées dans un grand sac, au bout d’un mât surplombant le brasier.Puis on coupait la corde, précipitant le sac et les chats dans les flammes du bûcher. Une fois la crémation terminée, chacun recueillait une poignée de cendres, qu’il allait répartir autour de sa maison et dans les champs. Le dernier autodafé de chats eut lieu en 1777 à Metz, à la Saint-Jean.Mais la réalité de l’aversion de l’Église catholique à l’égarddes chats et des chouettes est toute différente. Lors de sonavènement, le christianisme voulut éradiquer toutes les croyancesissues du paganisme. Or, chez les Égyptiens, les chats étaient considérés comme sacrés, et personnifiés par la déesse Bastet. Et, chez les Grecs, la chouette était l’animal sacré de la déesse Athéna. Ainsi, pour supprimer les dieux païens, il fallait supprimer les animaux qui les symbolisaient.Tous les rites et les objets de protection ont un fondement historique,que ce soient les billets de protection, appelés « charmes » (du latincarmina), les billets à avaler, ou les vierges à gratter.