Commentaire de velosolex
sur Le survivalisme
Voir l'intégralité des commentaires de cet article
@Pauline pas Bismutée
Copié collé :
« la Red Team ». Sous cette appellation explicitement empruntée à la guerre froide ont été réunis dix auteurs de science-fiction grâce à l’imagination desquels l’armée française espère anticiper « les menaces, les défis, les ruptures » de demain. C’est que, comme l’expliquait sur France Culture Roland Lehoucq, président du festival de science-fiction les Utopiales et coordinateur de la Red Team, la science-fiction est « un genre éminemment utile ».Au-delà de l’expression, c’est le projet même de la Red Team qui a déclenché une querelle dans le petit milieu de la science-fiction française. La Volte, maison d’édition porteuse d’une science-fiction engagée, incitait dans une tribune les auteurs, s’ils souhaitent se rendre « utiles », à investir les champs de « l’accès aux soins et de la santé, de l’éducation, des migrations, du lien au vivant » plutôt que de se mettre « au service d’un Etat en guerre permanente ». Romain Lucazeau, auteur de la saga Latium (Folio SF, 2016) et membre de la Red Team, préfère tempérer : « Notre rôle n’est pas d’imaginer des armes du futur, mais d’envisager comment le contexte peut évoluer. » Si les réactions à un projet qui pourrait ne sembler qu’une opération de com à peu de frais ont été si vives, c’est que le milieu de la science-fiction a appris à se méfier de l’instrumentalisation de sa capacité à imaginer des futurs. L’exemple le plus caricatural est celui de la Chine, qui a su récupérer la science-fiction pour faire coller les rêves des écrivains à ceux du Parti - en 2015, le vice-président du pays appelait les écrivains de science-fiction à « alimenter leur foi et celle des jeunes Chinois dans la réalisation du rêve chinois ». D’une manière plus discrète, la science-fiction est déjà mobilisée par une poignée de commerciaux adeptes de ce qu’on appelle le « science fiction prototyping ». Quelques exemples parmi une longue liste : l’entreprise SciFutures, qui vend les services d’écrivains de science-fiction pour « accélérer l’innovation » à des entreprises comme Visa, Ford ou Intel ; l’influent cabinet de conseil PwC, qui livrait récemment un rapport intitulé « Utiliser la science-fiction pour favoriser l’innovation » ; Microsoft, qui publie Future Visions (Melcher Media Inc), un recueil de nouvelles « inspirées par Microsoft » et qui explore des sujets de recherche de l’entreprise, telles que la science prédictive, la traduction en temps réel ou le machine learning. "