je viens a l’instant d’écouter le chercheur Hakim El Karoui sur sur France culture dans l’excellente émission « culture d’islam », voici ce qu’il dit :

Dans son rapport (800 pages) sur son enquête (18 mois sur le profil de 1400 djihadistes) le chercheur nous dit que la représentation sociologique du djihadisme correspond a la réalité : le réseau djihadiste en France est constitué de jeunes (moyenne d’age 25 ans) à 89 % nés en France, de parent d’origine maghrébine pour la plupart (mais en rupture avec l’islam traditionnel des parents). Il sont 10 000 en France (ils étaient 1000 en 2009) et peuvent être rejoints par 400 000 jeunes (le bassin de recrutement) potentiellement séduits par le discours islamiste. Dans ce bassin, 20 % sont des femmes dont le rôle essentiel est de faire des enfants, le plus possible. Des chiffres donc très importants. Et contrairement a l’idée reçue, ils ne sont pas tous à l’écart de la société : 1/4 ont fait des études supérieurs, 1/4 au niveau du baccalauréat et un autre 1/4 dans les filières courtes d’apprentissage. Selon ce chercheur, on est pas en présence de marginaux désespérés (sauf peut-etre pour ceux qui passent a l’action violente) ; les difficultés sociales n’expliquent pas tout comme le prétend la gauche, sinon ils seraient beaucoup plus nombreux (c’est déjà pas mal), dit-il. Beaucoup de djihadistes vont bientôt sortir des prisons et l’administration pénitentiaire reconnait que la déradicalisation a lamentablement échouée et mise uniquement sur un très hypothétique désengagement, mais le désengagement ne peut empêcher qu’ils se reconvertissent en idéologues recruteurs de cinglés.