Commentaire de Robin Guilloux
sur Explication d'un texte de Nietzsche sur le génie


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Robin Guilloux Robin Guilloux 8 juin 2021 09:29

@Laconique

Ah ! un peu de polémique (polémos = guerre) autour de Nietzsche. Je ne prétends pas avoir toutes les clés et je suis pas sur que ce soit une affaire de clés. En vérité, Nietzsche dit un peu tout et le contraire de tout. Et puis, il est intouchable. C’est une affaire entendue, c’est un génie et ca n’est pas un génie.

Moi, je ne suis qu’un modeste professeur de philosophie à la retraite et je crois en effet à la raison, au principe d’identité, sans lequel il n’y a pas de pensée possible, mais rien n’empêche de faire une synthèse (le génie est inspiration et transpiration à proportion inégales, moins de transpiration pour Mozart, plus pour, mettons... Kant (?).

A propos de Wagner et de Schopenhauer avec lesquels Nietzsche règlerait ses comptes, la pensée de Schopenhauer est incompréhensible sans Kant. « Le monde est ma représentation », le monde comme volonté et comme représentation« . Le monde se règle sur les choses et non l’inverse, c’est ce que Kant appelle la »révolution copernicienne« . Schopenhauer rajoute la volonté.

Il y a quelque chose d’impensé dans le rapport Nietzsche/Wagner qui ne serait pas forcément à la gloire de Nietzsche. Disons une forme de ressentiment. Nietzsche ne dit pas exactement la vérité dans le passage sur la rivalité que suscite le génie : »Nous n’avons pas à rivaliser". S’il a si bien parlé du ressentiment, c’est qu’il l’avait lui-même éprouvé. Mais il ne faut pas le dire, plutôt rabaisser Wagner, faire la fine bouche sur le génie de Wagner, parce qu’enfin, Nietzsche en tant que musicien... Bof ! Le seul problème de Nietzsche, c’est qu’il n’était pas en état de choisir, le génie, travail ou don ? Dionysos ? le Christ ? Sa grandeur, c’est qu’il en est devenu fou, ce qui n’est pas le cas ou rarement des nietzschéens qui savent interpréter sa pensée comme il faut. Cordialement.


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