Commentaire de Laconique
sur Jankélévitch : un philosophe très pharisien ?


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Laconique Laconique 24 juillet 2022 18:17

@Luc-Laurent Salvador

Je suis désolé mais je ne vois vraiment pas où vous voulez en venir avec votre « argumentation ». Vous n’avez pas écrit une démonstration mathématique ou L’Éthique de Spinoza. Vous avez écrit un billet d’opinion de cinquante lignes. Vous avez émis des opinions, rien de plus. Écrivez un article sur la logique et je vous contesterai avec une « réfutation logique ». En attendant je conteste votre opinion, citations à l’appui, je ne vois pas ce que je peux faire de plus. Je n’avais pas oublié votre remarque de l’année dernière : « Depuis le temps que j’entends parler d’Ellul comme un auteur à lire, même de la part de girardiens, vous m’avez guéri instantanément. Quelqu’un centré sur spécificité de la Révélation faite à Israël est d’emblée suspect à mes yeux.  » Et voilà que vous en remettez une couche contre Israël et les juifs avec cet article. Et à mon commentaire, voilà la troisième couche qui arrive, avec des citations anti-juives du Nouveau Testament. Ça fait beaucoup pour un seul homme, alors j’en tire la conclusion qui s’impose : un chrétien qui s’attaque de manière répétée à Israël est pour moi en contradiction avec son dogme, c’est une trahison, ce sont des tendances (vous voyez, je modère) marcionistes. Je ne vois pas ce que je peux apporter de plus comme démonstration.

Il ne s’agit pas de citations, je le répète, il s’agit d’une appréhension globale du Nouveau Testament, accomplissement de la promesse faite à Abraham, accomplissement en plénitude de la Loi révélée au Sinaï, et révélation de l’onction donnée à Jésus, fils de David et messie. On accepte ça d’un bloc ou pas. Après on peut toujours pinailler sur les citations en les déformant comme vous le faites.

Vos citations de Ga 3 et Ap 2 ne prouvent rien, ou plutôt elles confirment une fois de plus que la bénédiction est donnée à Israël, et à Israël seulement, et aux Gentils à travers Israël uniquement. Je cite Ga 3, 16 : « Or c’est à Abraham que les promesses furent adressées et à sa descendance. L’Écriture ne dit pas : « et aux descendants », comme s’il s’agissait de plusieurs ; elle n’en désigne qu’un : et à ta descendance, c’est-à-dire le Christ. » C’est là un point central, une notion centrale, celle de « reste d’Israël », que l’on trouve très souvent chez les prophètes. Je vais citer une nouvelle fois Jacques Ellul qui est très clair sur la signification de ce passage :

Ce Dieu injuste ?, pp. 103-104 : « Israël ayant déçu ce projet de Dieu de transmettre Sa volonté libératrice à tous, est remplacé par Jésus, l’ultime reste d’Israël (mais toujours Israël  !). Cela est doublement fondamental : ce n’est pas l’Église qui remplace Israël, contrairement à ce que nous croyons très couramment. L’Église est serviteur de Jésus, porteuse du message évangélique, elle n’est pas Israël ! Celui qui prend la place d’Israël, c’est Jésus, le vrai serviteur. L’autre considérable vérité de cette idée de « reste » a bien été mise en lumière par W. Visscher : c’est que, dans toute l’histoire du peuple d’Israël, le « reste » choisi par Dieu pour porter sa Promesse était représentatif de tout Israël ! C’est la pars pro toto à laquelle Visscher attache à juste titre beaucoup d’importance. Mais alors, Jésus lui aussi, ultime « reste », doit être reçu et accepté comme pars pro toto, c’est-à-dire que Tout-Israël est englobé, résumé, synthétisé, représenté dans la personne de Jésus ! Il ne faut donc pas seulement dire : « N’oublions pas que Jésus était juif », mais bien : « En Jésus tout Israël est là », non pas pour être remplacé et évacué, mais en Jésus Tout Israël a souffert, a été mis à mort, etc. Et en Jésus, Israël est éternellement présent. Jésus est un don fait à tous les hommes, contrairement à la Torah qui était, je dirais, l’armature, l’arme et l’armure du seul peuple juif : le Témoin premier. »


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