Des dessins plein de tendre ironie, mais dont l’humour a fait place à une certaine nostalgie quand on les regarde. La dame dans l’autobus ne dirait plus « j’ai peur » à son mari en voyant une file d’attente se presser pour monter, mais frémirait plutot en rentrant chez elle dans un bus presque vide.

Les propos abcons du présentateur tv « Comment votre tendance kaffaïenne à tandance onirique devant un public de paysans vivant à l’ancienne coexiste t’il avece la vision sublogique ?... » Ont fait place depuis l’époque Berlusconi à l’apparition d’une TV raccoleuse et souvent vulgaire sur les grandes chaines publiques. Quand au paysan, il est en phase avec la bourse, quand il monte dans la cabine de son tracteur. 

Le monde de Sempé, comme celui de Vialatte est daté. Ils parlent souvent d’une époque révolue. Mais la qualité ne passe pas au lavage. L’humour vieillit mais la grâce reste, comme le grand Duduche de Cabu, que je lisais dans le journal « Pilote ». « Un journal qui s’amuse à réfléchir. » Disait la manchette....Sempé n’était pas dedans. Trop solitaire pour s’engager dans un franzine. Je l’aidécouvert à dix ans, en folio, que mon père avait gratuitement à la station en collectionnnant les points « total ». 

Son point de vue était toujours celui de la distanciation, et de l’ironie d’une situation, avec un petit monsieur se croyant le roi du monde, dés qu’il montait sur une butte, se prenant pour Napoléon. Le regard de haut ramène toujours les grandes affirmations aux querelles de la cour de récré. De la haut, Sempé a pris encore un peu plus de recul, et doit arranger drolement les grandes ambitions blindées, et les colonnes de chars, tournant autour d’une centrale.