Commentaire de Taverne
sur Explication et commentaire d'un texte de Rousseau sur le passage de l'état de nature à l'état civil
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Civilité et réforme des retraites
En somme, Rousseau fait observer que le passage de l’état naturel à l’état de civilité passe par le questionnement suivant : « est-il légitime de posséder ? Voilà la question essentielle. Et le philosophe répond quelque chose comme »c’est légitime mais jusqu’à un certain point qui est à définir dans le contrat social".
Ainsi, il est légitime que chacun se possède lui-même et s’extirpe de toutes formes d’esclavage. Il n’est pas légitime de s’approprier la nature par opportunisme et par le seul souci du gain égoïste.
Le patron qui détient un droit de tirage illimité sur son salarié jusqu’à épuisement physique et moral de celui-ci, commet un abus de droit. Le salarié qui ne peut plus obtenir qu’un droit de tirage très conditionnel à une retraite décente est simplement spolié d’une part non négligeable de son existence même.
Il existe manifestement un déséquilibre entre les droits de tirage des uns et des autres. Le malheur, c’est que l’Etat, garant de la civilité et de la justice dans l’idée de Rousseau, se ranger ici du côté des plus forts.