@Dudule
Je ne suis pas d’accord avec votre vision.
Medvedev a toujours été le fidèle serviteur de Poutine, son premier ministre puis le président en titre quand la constitution russe ne permettait pas encore à Poutine de cumuler le mandat de président. Il a eu l’air d’un modéré pro occidental lorsque c’était la posture de la Russie au début du siècle, il joue aujourd’hui l’enragé qui permet de faire passer son président pour un modéré dans son pays. Medvedev joue le rôle qu’on lui dit de jouer.
Il y a certes des excités ultranationalistes en Russie, c’était le cas de Jirinovski dont Poutine s’est toujours servi pour passer pour un modéré. Il y a aussi des démocrates qui sont pour la plupart en exil ou en prison.
Si Poutine était écarté du pouvoir par les siens il est certain que la Russie ne s’engagerait pas naturellement vers la démocratie mais il n’est pas du tout certain qu’on assisterait à une radicalisation.
J’imagine plutôt une négociation pas trop humiliante mais un peu quand même pour solder la guerre en Ukraine qui est mauvaise pour les affaires et une nouvelle oligarchie qui continuera à confisquer l’essentiel de la rente constituée par les matières premières exportées. Le tout avec un discours nationaliste qui dira que la Russie a vaincu.
Cela suffirait à faire le bonheur de l’Europe et des USA qui n’en demandent pas plus. Les pro Poutine raisonnent encore avec l’URSS en tête alors que les occidentaux voient la Russie comme une modeste économie qui conserve un pouvoir de nuisance diplomatique et militaire régional. L’obsession des USA c’est la Chine pas la Russie depuis la chute de l’URSS, celle des européens c’est d’éviter la guerre et d’intégrer les économies. Une Russie rentière qui continue à vivoter démographiquement et économiquement en se débrouillant « à la russe » sans envahir ses voisins et sans qu’il faille se mouiller dans des conflits leur conviendrait parfaitement.