Commentaire de alinea
sur Les fonctionnaires, ces travailleurs mal-aimés


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alinea alinea 15 mai 2023 16:21

Je pense que votre dernier paragraphe a trente ans de retard.

Quand j’étais jeune, il y a longtemps, nous étions en période construction, et les fonctionnaires nombreux étaient les rouages indispensables d’une société qui roule.

J’ai connu l’époque où nous faisions la queue dix minutes pour se faire faire une carte grise, et un passage à la mairie suffisait pour qu’on renouvelle le permis de conduire qu’on avait perdu.

Il y a eu quelque chose d’épouvantable qui s’est passé et qui n’est pas dû à la population dont la vie était facilitée par les services publics : la propagande du libéralisme, sachant manipuler, flatter et diviser, n’a eu de cesse que de présenter les fonctionnaires comme des branleurs privilégiés, ce que tous les prolétaires exploités acceptèrent comme boucs émissaires. Ils n’ont pas pris le temps de comprendre que ces services publics étaient la richesse qui leur était donnée. Cette génération n’aurait absolument pas supporté de bosser sans ce retour d’être utile, d’être indispensable à la bonne marche de la société : les fonctionnaires étaient au service de la société.

Je suis fille de fonctionnaires et je vous garantis que mes parents avaient le sens du service public, que leur boulot était autre chose qu’un gagne-pain, ; qu’ils trouvaient leur justification, non pas dans la paye ni les vacances, mais dans le devoir de servir. Non pas un maître, mais le peuple, dont ils étaient.

J’ai suivi le dézingage du service public et j’ai toujours été étonnée du décalage, de la part des exploités du privé, dans le choix d’exiger les mêmes avantages ( chacun étant important dans le tout ) et celui de jalouser les avantages des travailleurs du public, puisqu’on leur faisait oublier que les services qu’ils rendaient, c’était à eux, qu’ils le rendaient. Les travailleurs du privé ont choisi la haine des travailleurs du public, servir les intérêts du patron : résultats, ils ont perdu sur tous les tableaux ;

La propagande a duré longtemps et une fois inculquée « l’injustice » de l’âge de départ à la retraite, une fois acquise la certitude de l’injustice qui n’avait d’autres sorties que de rabaisser les « privilèges », les néo-libéraux, alias les mondialistes, ont gagné : divisés par deux ou trois je ne sais pas, les fonctionnaires ne peuvent plus assurer le service public et chacun, chaque jour, est à même de se rendre compte de la différence. Quand les services publics qui par définition ne sont pas rentables sont donnés au privé, cela, normalement devrait poser question. S’il y a eu questions, elles ont été tues !

Quant à l’égalité des retraites et des « avantages » je me demande ce que les travailleurs du privé ont gagné à cautionner les pertes des travailleurs du public Je n’ai jamais compris qu’ils n’exigeaient pas du privé le sort réservé aux travailleurs du public.. ( entre parenthèse, cela ne fait pas partie des choses qui me rendent optimiste ! )

Le mal qu’il faut combattre, et c’est revenu au niveau de l’Ancien Régime, c’est l’absence d’esprit critique, l’absence de courage face à un pouvoir qui se montre comme intangible alors que la Constitution nous en donne l’apanage !


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