Pour l’anecdote, il faut quand même savoir que d’autres villes qu’Orléans et Sens revendiquent un Saint Loup (Troyes en premier, mais aussi Chalon-sur-Saône, Soissons, Bayeux ou Limoges) qui, forcément, serait né chez elles, dans les mêmes périodes et, bizarrement, on trouve des ressemblances entre les Saint Loup majeurs, de Troyes ou de Sens et les Saint-Loup mineurs (locaux).

Loup (Lupus) était un nom relativement courant au Moyen Age, et il est possible qu’un saint homme ait localement porté ce nom. Les localités se prévalant de Saint Loup ont pu adopter et adapter Saint Loup de Troyes ou de Sens comme Saint Patron. Prétendre bénéficier en exclusivité des pouvoirs magiques d’un Saint était chose courante par l’entremise du transfert ou du trafic de reliques. Le culte de Saint Loup et les pèlerinages qui y étaient associés, devaient évidemment faire l’objet d’un enjeu politico-économique non négligeable, comme la manne de Sainte Bernadette à Lourdes aujourd’hui.

Quoi qu’il en soit, le nombre important d’homonymies est révélateur du prestige dont bénéficiait l’image de Saint Loup au Moyen Age, en particulier à travers les miracles qui luyi sont attribués ici et là :

- libération d’otages retenus par Gébavult, miracle qu’il effectue au moyen d’une simple lettre envoyée au barbare et qui suffit à le faire céder

- résurrection du fils de Germanicus, un grand seigneur ;

- exorcisme d’une jeune fille rendue muette

- guérison d’une femme paralytique

- après la mort de son maître, un esclave se réfugie sur son tombeau pour échapper à son nouveau maître qui cherche à l’assassiner. Loup retient le bras du maître et le frappe de maladie.

Donc, c’est pas n’importe qui. Il aurait même été copain avec Attila après l’avoir combattu !