Commentaire de Enki
sur Lettre ouverte aux « païens » dont je suis, aux monothéistes en général, ainsi qu'aux « athées »


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Enki Enki 27 juin 2023 13:10

Ouais… Mais je n’accroche pas bien à votre pensée en blocs.

 

Païens

C’est dommage de vous revendiquer de ce qualificatif dénigrant fabriqué par le monde chrétien. Si les peuplades de l’époque avaient été désignés comme « sauvages » ou « frustres », revendiqueriez-vous aujourd’hui la sauvagerie ou frustrerie des peuplades et cultures préchrétiennes ? Et vous expliquez vous même dans votre article le problème sémantique qu’il pose

« Barbarophonos » : "on ne comprend pas leurs sons en br-br-br". C’est ainsi que les Grecs désignaient les étrangers (pas forcément dans un sens péjoratif, simplement pour nommer). Hérodote a fait le chemin inverse de la posture que vous revendiquez : il a fait le tour de la Méditerranée, et relevé dans ces carnets les aspects, us, coutumes, cultures, croyances de ces « barbares ». Ce sont ses livres « Enquêtes », ou « Histoires » le premier ouvrage d’ethnographie que l’on connaisse des peuples & cultures.

 

Monothéisme

Si le christianisme s’est répandu comme une nuée en Moyen Orient et en Europe, recouvrant même le panthéon Grec, pourtant si riche et coloré, il y avait peut-être des raisons. Les enseignements de Jésus avaient de la gueule : le pardon, plus fort que la justice, la reconnaissance que nous sommes tous des humains au-delà des différences des peuples, des différences maîtres-esclaves, l’amour le plus fort pour la vie… Et de fait, la diffusion du christianisme a fini, avec le temps long, à mettre fin à l’esclavage, à promouvoir l’égalité hommes-femmes et à promouvoir les droits humains à sa dignité.

Si le christianisme a perdu sa force, c’est parce que le monde fait en sept jour et un père Noël qui sait tout faire, même héberger nos âmes après la mort, cela ne tient plus devant la science et les connaissances en général qui avancent. Et le monothéisme a son ambivalence : son essence exclusiviste et totalitaire, à l’origine des guerres de religions si dévastatrices à l’époque du haut Moyen-Age et à nouveau aujourd’hui, les trois religions du même Dieu pris dans des rapports amour-haine ingérables.

Penser que tout concept a son ambivalence, ce n’est pas la même chose que penser en bloc.

 

Monothéistes/païens/athées

Pour éclaircir votre paysage, les trois grands paradigmes de l’humanité sont le monothéisme, le matérialisme, le monisme.

Le monothéisme place au sommet le spirituel et dénigre le matériel, qui est le temps de l’épreuve terrestre avec l’enveloppe charnelle chargée de péchés, tentations, possibles corruptions. L’âme étant d’essence divine, la spiritualité est le domaine exclusif de Dieu (ou Yahvé, ou Allah).

Le matérialisme, du siècle des Lumières, a rejeté la religion, la spiritualité avec, et promu le rationalisme, avec la science dans son berceau. Il a amélioré considérablement le confort des humains, mais on en arrive à ses limites : consumérisme, productivisme, scientisme, l’argent comme valeur suprême.

Le monisme : la matière et l’esprit n’existent pas l’un sans l’autre. C’était le premier paradigme venu, celui des Anciens, pour comprendre les lois cachées de la nature, du cosmos et comment les humains peuvent y prendre place. Il existe encore avec l’animisme, le chamanisme, le taoïsme, le bouddhisme, le polythéisme et comprend ce que vous appelez le paganisme.


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