Commentaire de Enki
sur Lettre ouverte aux « païens » dont je suis, aux monothéistes en général, ainsi qu'aux « athées »


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Enki Enki 29 juin 2023 06:37

@Wladimir

Ok, en fait on ne parle pas de la même chose : vous, de morale (ou éthique…) et moi, de perception.

Il faudrait donc définir ce qu’est la spiritualité et c’est la boite à Pandore. Et d’autant plus que l’endroit, ici, est pas mal agité pour ce genre d’exercice. Et, ceux du fil de cet échange, ont compris que je suis moniste (l’esprit et la matière n’existent pas sans l’autre). Ce n’est pas un paradigme occidental, historiquement monothéiste, maintenant matérialiste (et les deux antinomiques, et nous dans ce merdier...). Il me faudrait de bons développements pour commencer à faire sentir à quoi ça ressemble, tout ce que cela implique.

 

Sur votre sujet, pour ma part, j’utilise le curseur bienveillant/malveillant, plutôt que bien/mal (l’enfer pavé de bonnes intentions, le mal nécessaire, les effets indésirables à ses actions, etc…). Le bien et le mal ont des ambivalences que la métaphysique ne présente pas, la bienveillance est plus pragmatique.

La bienveillance sur soi est le chemin personnel vers sa tranquillité d’esprit, sur le autres elle libère le bon côté, plutôt que le mauvais, elle est la voie pour organiser sa vie, son propre cosmos, vers la bienfaisance.

Après, il faut faire avec les malveillants qui existent de toute façon. Et nous sommes en période de montée d’intranquillité, de stress, d’agressivité, de violence, de beaucoup de perversion (mensonge, fausses apparences, imposture, scélératesse, zombification, etc…) sur du long terme. La société est de plus en plus malfaisante, nous vivons une période néfaste.

Peut-être connaissez-vous le paradoxe de la tolérance, de Karl Popper :

Une tolérance sans limites ne peut que mener à la disparition de la tolérance. Si nous étendons une tolérance sans limites même à ceux qui sont intolérants, si nous ne sommes pas préparés à défendre une société tolérante contre l’assaut des intolérants, alors les tolérants seront anéantis, et avec eux la tolérance.

Si vous relisez la phrase en remplaçant « tolérance », par « bienveillance » : ça marche pareil. Et je vous le fais :

Une bienveillance sans limites ne peut que mener à la disparition de la bienveillance. Si nous étendons une bienveillance sans limites même à ceux qui sont malveillants, si nous ne sommes pas préparés à défendre une société bienveillante contre l’assaut des malveillants, alors les bienveillants seront anéantis, et avec eux la bienveillance.

 

Donc : je fuis les malveillants, le monde est assez vaste, c’est la première chose à faire. Ou je gère ceux que je peux selon l’étendue de ma force/ma capacité que j’ai à le faire (c’est aussi l’entraînement à sa souveraineté personnelle). Je n’attends pas qu’un malveillant me bouffe ma vie, me coince. Si je vois que cela approche ma limite (qui est loin quand même), je ne tends pas l’autre joue (tant pis pour Jésus…). Je riposte, je suis plus malveillant que l’autre jusqu’à me débarrasser complètement de la sienne.


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