Commentaire de Étirév
sur Le complotisme ou la paranoïa des puissants


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Étirév 21 mai 15:07

Théorie du complot ou Vérité ?
« Il est un fait assez étrange qu’on semble n’avoir jamais remarqué comme il mérite de l’être, écrit René Guénon  : c’est que la période proprement « historique » (la seule qui soit vraiment accessible à l’histoire ordinaire ou « profane »), remonte exactement au VIème siècle avant l’ère chrétienne, comme s’il y avait là, dans le temps, une barrière qu’il n’est pas possible de franchir à l’aide des moyens d’investigation dont disposent les chercheurs ordinaires. », .
Le « complotisme » remonte au VIIIème siècle avant notre ère, date à laquelle commença la destruction et l’altération des textes et des grands livres sacrés.
On précise même la date : cela commença en 747 avant notre ère, c’est-à-dire au moment où la classe sacerdotale se constitua.
Un roi de Babylone nommé Nabou-Assar, rempli d’un orgueil fanatique et irrité des éloges qu’il entendait prodiguer au régime antérieur, s’imagina qu’il suffisait de faire disparaître sa trace dans l’histoire pour remplir l’univers de son nom et rendre sa domination légitime. Il fit effacer toutes les inscriptions, briser toutes les tables d’airain et brûler tous les papyrus. Il voulait que l’époque de son avènement au trône fût celle qui commençât l’histoire.
Nous savons qu’une semblable idée était venue aux Romains, qui firent détruire les livres de Numa. Remarquons que Numa, qui est considéré comme le législateur de la cité de Rome, porte un nom qui est le retournement syllabique exact de celui du Manu hindou. Rappelons également que le mot Manu (ou Manou) veut dire « Intelligence législative », qui préside sur la terre d’un déluge à l’autre.
Il paraît également certain qu’on fit aussi détruire les monuments et les écrits des Thraces et des Volsques.
Le souvenir d’un pareil événement s’est perpétué aux Indes. On sait assez qu’il eut lieu en Chine et que l’empereur Tsinchi-hoang-ti alla encore plus loin que Nabou-Assar, en défendant sous peine de mort de garder aucun monument littéraire antérieur à son règne.
Ce système est resté dans les habitudes de tous les conquérants, de tous les usurpateurs, il a même pris des proportions formidables dans les religions modernes.
N’oublions pas que la fameuse Bibliothèque d’Alexandrie a été brûlée trois fois, que les papes chrétiens ont fait détruire un grand nombre de monuments antiques, que les archives du Mexique et celles du Pérou ont disparu pour satisfaire le zèle fanatique d’un évêque espagnol.
En ce qui concerne le XXème siècle, et plus particulièrement en France, Robert Charroux (1909-1978) rappelle comment, à Paris, « On » mis sous séquestre puis fit disparaître les Tables astronomiques brahmaniques dites de Tirvalour, attestant la haute antiquité de la science aux Indes ; il souligne également comment, en 1926, « On » ruina frauduleusement le crédit du plus riche gisement archéologique du globe : Glozel ; il fait remarquer, enfin, comment « On » mis à nouveau sous séquestre la Bibliothèque préhistorique de Lussac-les-Châteaux en 1937.
Et encore plus récemment, lors de la guerre d’Irak menée sous l’impulsion des États-Unis d’Amérique, souvenons-nous des opérations de pillages et du saccage intégral du musée de Bagdad, organisés « professionnellement », sous la passivité totale des forces américaines (sous leur protection même affirment certains), et de la destruction systématique de tous ses ordinateurs et archives dans lesquels étaient recensées et photographiées toutes les pièces de l’inventaire, ainsi que du vol de la majeure partie des 40 000 manuscrits et de la totalité des quelques 80 000 tablettes de terre cuite recouvertes d’inscriptions cunéiformes… des tablettes sumériennes dont le décryptage commençait à s’avérer fort instructif en ce qui concerne les influences babyloniennes chez les rédacteurs de l’Ancien Testament…
Puis, lorsque ces partis triomphaient, ils avaient soin d’abord d’écrire l’histoire passée, la montrant comme une longue préparation de leur triomphe qu’ils justifiaient par une aspiration des foules existant depuis longtemps.
Pour répandre l’histoire ainsi écrite, ils créaient un enseignement obligatoire dans lequel ils ne manquaient pas d’avilir leurs ennemis, ceux qu’ils avaient vaincus et qu’ils représentaient toujours comme des barbares ou des gens de mauvaises mœurs. Eux-mêmes se représentaient comme des sauveurs apportant tous les progrès.
Or, tout cela était mensonge et il importe aujourd’hui de rechercher la vérité cachée, c’est-à-dire le plaidoyer des vaincus, leur véritable état social et moral.
Cependant, les altérations sont si grossières, si maladroites, si inintelligentes, qu’il ne faut pas une science bien profonde pour les rectifier, il faut seulement de la bonne foi.
NB : À propos de la guerre de Sécession, qui n’a réglé aucun des problèmes américains et surtout pas la question noire (on peut aisément s’en apercevoir encore actuellement), nous aurions tort de réduire ce conflit Nord-Sud à une lutte simpliste, c’est-à-dire entre adversaires et partisans de l’esclavage, ainsi que les « vainqueurs » tentent, par tous les moyens de nous le faire croire depuis des années. Rappelons simplement que l’étendard de la Confédération, le Stars and Bars, comportait treize étoiles représentant chacun des douze états du Sud, la treizième correspondait à la nation indienne constituée par la totalité des tribus qui, en quelque sorte, étaient venues chercher refuge auprès des « affreux esclavagistes » du Sud, afin d’échapper au génocide des « généreux libérateurs » Nordistes.
Les indiens d’Amérique, bien avant certains, avaient compris que les « Yankees » représentaient avant tout et par-dessus tout, une civilisation mercantile et cynique, basée sur le profit à n’importe quel prix : la civilisation « rapace » de l’aigle pygargue, devenu depuis l’emblème national des USA.
« L’Amérique allait naître de ce conflit (la guerre de Sécession) dans lequel sombrerait une civilisation… Mais le Nord vainqueur demeure l’ennemi haï et défié, dans la mesure où il représente une civilisation mercantile, basée sur le profit, par opposition à la civilisation aristocratique du Sud, basée sur l’honneur. » (James Mc Pherson, La guerre de Sécession)
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