Commentaire de Luc-Laurent Salvador
sur Le paille-en-queue, la croix et le Saint Esprit
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@Astrolabe
Attention, lancer des mots savants pour faire savant, c’est périlleux car il faut maîtriser.
Il n’y a rien dans ce qui est discuté ici qui ait un lien avec les paréidolies et la Croix en premier.
Quand on dit de quelqu’un qu’il a les bras en croix, on est pas dans l’illusion d’optique. Avec son corps, il dessine une forme qui s’apparente à une croix. Point barre.
Pour le paille-en-queue, c’est exactement pareil.
Quand il plane, immobile, avec les ailes bien dégagées, son corps forme une croix. C’est une observation immédiate, objective, pas une paréidolie qu’il faut aller chercher par un travail interprétatif, comme lorsqu’il s’agit de voir une image 3D.
Bref, on est donc simplement dans LE mécanisme perceptif fondamental, celui de l’assimilation que les cognitivistes ont aussi appelé « pattern matching ».
Nous faisons ça tout le temps : vérifier que ce que nous percevons correspond, plus ou moins bien, à ce que nous anticipons.
Et comme nous aimons tellement que nos anticipations soient vérifiées, nous faisons des « petits ajustements » avec la réalité. Nous ajoutons, nous enlevons afin que ça colle bien. C’est un fonctionnement en lit de Procuste. Et c’est tout à fait normal.
Comme disait Taine un bon siècle avant Francisco Varela : « la perception est une hallucination vraie ».