Commentaire de Eschyle 49
sur 1873, l'année où la France refusa son roi : l'histoire méconnue d'Henri V et du drapeau blanc
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Le 30 janvier 1875, mon trisaïeul faisait adopter, par 353 voix contre 352, l’amendement éponyme :
« Le président de la République est élu à la pluralité (et non «
majorité absolue ») des suffrages par le Sénat et la Chambre des députés
réunis en
Assemblée nationale. Il est nommé pour sept ans ; il est rééligible. »
D’où vient cet amendement ? A l’époque, le prétendant le plus sérieux était Henri d’Artois, Comte de Chambord
(https://fr.wikipedia.org/wiki/Henri_d%27Artois).
Mon trisaïeul, déjà auteur, en 1849, de l’abolition de l’esclavage,
et qui avait enclenché la procédure de canonisation de Jeanne d’Arc
(introduction
de la cause en 1869 ; vénérable, le 27 janvier
1894 ; bienheureuse, le 18 avril 1909 ; sainte, le 16 mai 1920 ;
patronne de la France, le 2 mars 1922),
connaissait
parfaitement la sociologie des français du dernier quart du 19ème siècle
, français certes instruits des novations révolutionnaires , mais
demeurés foncièrement monarchistes .
Cependant, le Comte de Chambord, exigeant le retour de la bannière
blanche fleurdelysée, refusait obstinément d’adopter le drapeau
tricolore, provoquant,
le 28 mai 1872, cette réplique du duc
d’Aumale : « Les Français sont bleus, et ils voient rouge quand on leur
montre du blanc. »
Bref, la situation était bloquée.
Heureusement, mon trisaïeul interrogea Édouard Carrière (http://vdaucourt.free.fr/Histmed/Medrois.htm), médecin du Comte de Chambord : « Dites-moi,
Docteur, il en a encore pour combien de temps ? - Oh, sept ans au maximum ! » (Et effectivement, il mourut en 1883).
« Très bien, Docteur, en ce cas, je proposerai un septennat, en attendant ... »
Et c’est ainsi que Patrice de Mac Mahon, précédemment élu président
de la République par la majorité royaliste de l’époque, le 24 mai 1873,
fut
reconduit pour un bail de sept ans, en attendant le rétablissement de la monarchie.
Cependant, ce qui n’avait pas été prévu, fut une poussée de la
gauche, lors des élections des 14 octobre 1878 (Assemblée nationale) et 5
janvier 1879
(Sénat).
Comme Mac Mahon ne
disposait plus d’aucun soutien parlementaire, il préféra démissionner le
30 janvier 1879, après avoir refusé de signer le décret
retirant leur commandement à certains généraux.
Selon la formule de Léon Gambetta (15 août 1877) : « Le Président
n’a que ce choix : il lui faut se soumettre ou se démettre. »
Le républicain Jules Grévy lui succéda huit heures plus tard ; la
franc-maçonnerie avait provisoirement verrouillé les institutions.