Commentaire de Phil
sur Un père gifle une élève qui harcelait son fils
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Dans la violence faite aux enfants, il y a le visible et l’invisible.
Voir cet excellent organisme : https://www.oveo.org
J’ai eu l’occasion de travailler avec eux sur le cas d’une école que nous avons réussi à faire fermer. Dans cette école qui était hors contrat et qui prônait une pédagogie dite « parallèle » très intéressante et aussi utilisée par l’éducation nationale, on ne voyait pas de violences apparentes. Mais il y avait un parti pris éducatif qui infligeait une violence non visible aux enfants. Avec l’excuse d’un apprentissage dit alternatif (mal interprété), il y avait un manque évident d’intentions et d’attentions éducatives. Sous prétexte de ne pas forcer, de ne pas obliger, de respecter les rythmes de l’enfant, ceux ci étaient mis en situation d’échec par rapport à ce qu’ils étaient en droit de recevoir, et aussi par rapport à eux mêmes dont la curiosité naturelle n’était pas alimentée, ni mise en valeur. Il y avait là une forme de maltraitance invisible, qui amenait certains enfants à n’être plus curieux, ni demandeurs de savoirs, et qui était expliquée par les responsables éducatifs comme étant une expression de liberté. Après des mois de luttes de dossiers, car ces gens (les responsables de l’école) avaient pris soins auprès des politiques, des partenaires administratifs, des conseils départementaux, journalistes, et autres, de bien verrouiller leur relationnel, et bien nous avons réussis à ce que cette école ferme définitivement ses portes. Pendant cette période et après, ceux qui ont été à l’origine de l’action qui a conduit à la fermeture de cette structure ont été considérés comme agresseurs.
Tout ceci pour expliquer, que la violence physique sur les enfants est l’architecte d’une société bancale. Que cela n’est pas anodin, même si il n’y aurait pas de traces physiques. Par contre la violence psychologique comme le harcèlement, ou autres manquements éducatifs, ne se perçoit pas sur le moment, mais à des effets tout aussi délétères pour l’avenir de celui qui les subit. Nous sommes émotionnellement toujours plus enclins à juger la violence physique et son auteur, comme étant à juste titre un acte condamnable. Celui qui franchit la ligne, celui qui bouscule, celui qui blesse, est désigné comme coupable. Mais quand est-il de ceux qui poussent à bout, qui cherchent l’embrouille, qui pervertissent, qui harcèlent et qui après viennent se plaindre que l’autre est un agresseur ? C’est pas aussi simple qu’il n’y paraît au premier abord me semble t’il et les jugements hâtifs sont pour moi l’expression d’une forme de violence.
Ceci dit pour le cas présent, le père avait certainement d’autres solutions que de donner un coup.
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