Commentaire de Luniterre
sur Pourquoi il y a ceux qui croient en Dieu et ceux qui ne croient pas ? Le mystère de la foi


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Luniterre Luniterre 1er mai 11:58

@colibri

Vous n’avez pas étudié les religions , ni lu les exégètes des grandes tradition , bref vous n’avez pas de culture religieuse :

 la foi n’est pas la croyance ,


Vous vous trompez lourdement à ce sujet : j’ai passé une partie de ma vie à étudier l’histoire des religions, à une époque où j’étais assez naturellement attiré par une approche « spirituelle » de la réalité, présupposant la primauté et même l’antériorité « chronologique » en quelque sorte, de l’esprit sur la matière, ce que l’on retrouve précisément dans le mythe de la chute, qui prête du reste à de multiples interprétations, qui étaient, de par le fait, l’objet essentiel de mes recherches.


Toutefois je n’ai jamais renoncé, pour autant, à une approche évolutionniste de la réalité, qui semble tout de même assez solidement établie par la connaissance scientifique.


Une des voies de cette recherche et d’une possible synthèse était donc la théologie de Teilhard de Chardin, mais à laquelle je n’ai jamais vraiment adhéré pour autant.


Finalement j’ai là aussi développé une approche personnelle, que j’ai retrouvée quelques années plus tard dans ce « petit » livre, qui est donc en quelque sorte mon « livre de chevet », même encore aujourd’hui, pour l’essentiel.


Le Manuscrit de 1942

Werner Heisenberg

Nouvelles dictatures européennes et Seconde Guerre mondiale
Sortir de la nuit

“Cette région la plus intérieure dans laquelle la science et l’art ne peuvent plus guère être distingués l’un de l’autre est peut-être pour l’humanité d’aujourd’hui le seul lieu où elle soit en face d’une vérité entièrement pure, qui ne soit plus dissimulée par les idéologies ou les désirs humains.”

Ce texte se présentait initialement sans titre ni date, Heisenberg l’ayant distribué à quelques proches seulement, sous le sceau du secret, en raison des critiques qu’il contenait à l’encontre du régime nazi. À cette époque, il est engagé dans un travail dans le domaine de la théorie des particules élémentaires. À travers l’exposé des théories de la physique quantique, qui bouleverse notre mode de pensée en introduisant le concept apparemment paradoxal de “loi d’incertitude”, c’est le problème général de la connaissance qu’il choisit d’aborder, posant notamment la question de la responsabilité du savant face au politique. Il examine en conséquence la répercussion, dans les disciplines traditionnelles comme dans l’existence quotidienne de chacun, de cette “nouvelle position à l’égard de la réalité” qu’induisent les sciences contemporaines.

Traduit de l’allemand par Catherine Chevalley.


https://www.editions-allia.com/fr/livre/300/le-manuscrit-de-1942


Pub gratuite... Les considérations épistémologiques de Werner Heisenberg m’ont donc ramené à une approche du matérialisme dialectique où la conscience, l’esprit et la matière trouvent naturellement leurs places et leurs interactions dans le cours de l’évolution de l’univers. Démarche qu’il est donc possible de rapprocher, par certains aspects, de celle d’Ilya Prigogine, Prix Nobel de Chimie en 1977, à propos du concept de structure dissipative d’énergie, et que je n’ai redécouvert que récemment, même s’il n’est pas « famille » avec Evgueny Viktorovitch...


Bref, à propos du besoin de « transcendance » version mystique je l’ai donc résumée ainsi : c’est un besoin d’« éternité » de la conscience humaine, qui a du mal à s’accepter elle-même comme provisoire.

Il y a donc dans le sentiment religieux un mélange d’« humilité » face aux forces de la nature, émanant de « dieu », selon le mystique, et un orgueil démesuré, en proportion, de se vouloir « éternel » lui-même.


Luniterre


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