@La Bête du Gévaudan. Je comprends ce que vous voulez dire. Mais panthéiste, c’est peut-être trop dire. Il y a, de base, le nihilisme révolutionnaire d’Anacharsis Cloots (la proclamation du néant spirituel) — qui fut, comme d’autres, guillotiné au passage révolutionnaire (il était allemand : peut-être par défiance patriotique, mais aussi par défiance spirituelle quand d’autres proclamaient « l’Être Suprême, la Déesse Raison, la Religion de l’Humanité »... ou bien par nihilisme sociopolitique, tout simplement, dans le chaos événementiel qui frappait en aveugle).

L’instinct religieux, en biologie évolutionnaire, est jugé utile pour intégrer mentalement l’altérité ; auquel titre, l’altruisme monothéiste, notamment chrétien, est le plus intellectualisé dans la foi — ce qui n’est pas forcément signe qu’on l’inègre, mais qu’on l’intellectualise, avant tout. Et simultanément, le monothéisme impose à l’altruisme une reductio ad unum Deum — et parfois Christum qui est de toutes façons l’unum Deum — de sorte que l’altérité soit délimitée dans la démarche, en focalisation divine, mais aussi anthropique, contrairement aux animismes de toute la Terre.

Mais je comprends que vous disiez panthéisme, dans la mesure où le « cosmisme » scientifique, semble y reconduire, au moins esthétiquement, et de l’esthétique, poétiquement, à l’affectivité. C’est le Dieu « Conscience Quantique Cosmique » évoqué dans l’article ; mais le New Age adore aussi se perdre ès histoires de fantômes. L’absence de piété conduit aussi à des loca timenda — des lieux à craindre — probablement parce que l’altérité est en berne, à l’heure hypernarcissique du numérique.

Je vous rejoins sur la nécessité de ne pas abolir la raison/l’éthique, en conséquence. J’ajouterai que la religion en est un moteur, au contraire, serait-ce par la négative, puisqu’on est obligé de dénier, contredire et sublimer l’instinct religieux. Néanmoins, les animismes — « polythéismes/(néo)paganismes » — parties du monde, raisonnent naturellement : la philosophie s’est épanouie dans leur contexte, la science s’est épanouie au terme de la domination monothéiste.