Commentaire de Jean-Pierre Petit
sur 2 milliards de degrés : l'humanité découvre le feu absolu et tout le monde s'en fout !


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Jean-Pierre Petit (---.---.244.136) 20 juin 2006 08:44

Je donne quelques précisions. D’abord à Maxime Gouzevitch, dont on aimerait connaître le background, la situation professionnelles, les « titres et travaux ». Il insiste sur la lenteur du passage d’une découverte au développement exploitable. Le nucléaire est au contraire l’exemple type d’un développement hyper-rapide, quand on pense aux premiers balbutiements de la fission jusqu’à Hiroshima : moins de 10 ans. Je crois qu’il n’y a a pas d’exemple plus fou et plus rapide. Il est vrai que les Américains ont mis le paquet avec le projet Manathan. Ensuite, il faut commenter le post d’un gars qui évoque ce qu’on écrit à propos de collisions entre deux, ou même quelques particules dans un collisionneur. Il ne s’agit pas du tout de « température ». Là, faire 1/2 mV2 = 3/2 kT est une ânerie. Alors dans la Z machine il s’agit bel et bien de température, avec un très grand nombre d’atomes, d’ions. Un des lecteurs a relevé aussi une autre confusion. Il n’est pas nécessaire de maintenir cette temmpérature « plus que nécessaire », c’est à dire le temps que les réactions de fusion puissent se produire. Ca s’appelle le « critère de Lawson ». Si on mettait une aiguille d’hydrure de lithium selon l’axe de cette machine, après tassage des atomes de fer selon l’axe je pense que la fusion aurait largement le temps de se produire en « confinement intertiel », filière qui tourne évidemment complètement le dos aux machines tokamak fonctionnant en continu comme ITER. Autre remarque : la fusion dans une bombe H est ... très rapide : 50 nanosecondes avec « seulement » 500 millions de degrés ! Par contre le Soleil avec ses 20 millions de degrés à coeur « prend tout son temps ». A propos d’un générateur d’électricité, que les lecteurs relisent mes dossiers avec attention. Un « générateur MHD à induction » ne pose aucun problème. S’il y avait fusion, les ions hélium produits partiraient à très grande vitesse ( mais pas de neutrons ! ), mais cette énergie cinétique pourrait être convertie directement en électricité à l’aide d’un simple champ magnétique ambiant, créé par un solénïde entourant la « cellle » en question. Le courant serait un ... courant induit. L’expansion de ce plasma s’effectuerait à « nombre de Reynlods magnétique élevé », où le plasma ( de fusion ) est fortement couplé au champ magnétique du « générateur MHD à induction ». le plasma « comprime le champ magnétiqu » et ceci se traduit par un courant induit. Rendement : 90 % . Donc, question exploitation de l’énergie de fusion : pas de prpblème. Pour le rechargement du système, lisez encore. On peut réinstaller une « cage à serin » avec sa cible centrale en hydrure de lithium au même rythme qu’on replace des balles dans la chambre d’une mitrailleuse.Je rappelle que le lithium vaut 59 dollars le kilo. Enfin le dernier problème dans ce « deux temps à fusion » que je décrivais déjà il y a trente ans dans Science et Vie est le stockage d’une partie de l’énergie produite dans quelque chose jouant le rôle du volant d’inertie dans un moteur. C’est cette énergie qui, restituée, permettrait de comprimer la cellule suivante. Je ferais remarquer, si mes lecteurs sont dotés d’un minimum de sens de l’observation qu’en général les moteurs ( et les groupes électrogènes ) ne sont pas monocylindres. Concevoir un générateur ne consiste pas à prendre la Z-machine telle qu’elle est et à se dire : allons-y. Le générateur serait « multi-cellules » avec un système « multi-volants ». Un stockage qui pourrait être électrique ou ... mécanique, avec volant d’inertie. Rappelez vous que les énormes intensités électriques fournies aux tokamak fonctionnant en impulsionnel sont délivrés par des « rotors » qu’on lance et qu’on met brutalement quasiment en court circuit en les couplant au solénoïde du totkamak. Antérieurement (Tokamak de Fontenay-aux-Roses) le courant était délivré par une montagne de condensateurs. Solution qui fut abandonnée, partout. Le condensateur contient peu de joules. C’est un moyen de stockage médiocre, même si ces systèmes délivrent leur énergie très rapidement. Enfin, et c’est très important, rappelez vous que le temps de stockage de l’énergie n’est pas automatiquement le même que le temps de compression-fusion ( ce qui est au contraire automatiquement le cas dans un 2-temps ou un 4-temps, simple moteur à combustion interne ) où l’égalité de ces 1/2 ou1/4 de temps est imposée par la régularité de la rotation de l’ensemble vilbrequin-volant. Nous avons déjà des schémas de générateurs complets, alors que nous nous sommes posés la question il y a seulement ... quelques jours. Un membre de mon équipe avait imaginé un système permettant de remettre enplace, à un rythme rapide les 200fils du « liner » à chaque « coup », dans une cellule.Mais c’est « un simple lecteur » qui a pensé qu’il était plus simple de remettre en place une « cartouche » complète, avec électrodes, liner et cible disposée selon l’axe. Son nom est cité dans mes pages. je cite toujours le nom des gens quand ils ont de bonnes idées. Par contre, quand les propos d’un typê me paraîssent un peu faible j’ai tendance à lui demander « ses titres et travaux ». C’est déjà bien qu’il donne son nom et sa photo. Tous les gens n’ont pas ce courage. Il est très rare que j’intervenne sur des forums. Il est évident qu’un débat, même accessible dans un forum à des non-spécialistes, devrait impliquer des gens compétents en physique des plasmas et en MHD. Il y en a, en France. Et si de bonne foi des gens disaient des choses fausses on pourrait les éclairer. Un accélérateur de particules, système ultra-raréfié, n’a rien à voir avec un système hyper-dense de confinement inertiel. De même qu’une fusion impulsionnelle n’a que très peu de rapports avec un fonctinnement continue style tokamak. Mais en général les vrais scientifiques ne s’expriment pas dans les forums. Et s’ils le font, de façon alors très agressive, c’est alors sous le couvert de pseudonymes. je trouve cela lamentable. Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement et à visage découvert. Les questions abordées ici sont si importantes qu’elles demanderaient un débat immédiat au plus haut niveau-science, entre gens qui auraient le courage de ne pas s’avancer masqués. A l’inverse, l’idée du remplacement de la « cartouche », imaginée par un ... simple quidam montre que des « non-scientifiques » peuvent avoir d’excellentes idées qui échappent aux scientifique. Un autre exemple : les gens de Sandia ont publié en 2004 je crois, un article où ils envisagent d’exploter l’énergie. Mais ils sont complètement passés à côté de l’idée « multi-cellules » ou « multi-cylindres » ( pensez aux moteurs en étoiles. Pourquoi cette formule ?! Posez vous la question ). Le temps du cycle est alors de 15 secondes. C’est comme si, après avoir découvert que le gasoil brûler dans l’air en le comprimant vous envisagiez un moteur à explosion où à chaque cycle on ouvrirait le cylindre, on verserait le gazoil, on refermerait sagement, on mettrait à feu en comprimant, puis on pomperait les gaz brûlés. Enfin la détente du piston expédierait une charge en hauteur qui, en redescendant permettrait de recomprimer au coup suivant. Face à un tye qui imaginerait un truc pareil vous auriez tendance à lui dire « dites, mettez plusieurs cylindres, un vilbrequin et un volant. Ca marchera mieux, vous verrez ». Lisez, réfléchissez, cherchez des idées. Questionnez les scientifiques. Un lecteur évoquait la réponse de l’un d’eux, qui n’avait de toute évidence rien lu. Il est vraisemblable que dans les rédactions des revues de vulgarisation les gens n’ont même pas compris les idées. Pour la Science attend par exemple que le sujet ait été abordé dans Scientific American ( la plupart des papiers sont des traductions en français des articles américains ). La bonne question est « pourquoi, trois mois après cette annonce fracassante des revues comme Scientific American, Science, Nature n’ont-elles pas donné écho à cette nouvelle, ne serait-ce que de façon critique. Je trouve personnellement ce silence très suspect, vu l’empressement de donner écho au moindre truc, même »avant que cela ait été confirmé par d’autres équipes« . J’ajoute qu’étant donné le sérieux des gens de Sandia, les compétences et l’expérience de Haines et l’abondance de leurs moyens de mesure l’artefact est à exclure. j’irai même plus loin. Après l’annonce du Los Angeles Times sur le remplacement des 6000 têtes US »par de nouvelles bombes" on peut sérieusement se demander si, très peu de temps après l’obtention des deux milliards de degrés les Américains n’ont pas obtenu la fusion immédiate d’une aiguille d’hydrure de lithium. Auquel cas il ne l’auraient pas crié sur tous les toits. Autre remarque à un lecteur qui ne voit pas comment on passe de l’encombrante machine de Sandia à une bombe. Lisez mes textes. Tout y est. Un générateur à disques, modèle russe, peut cracher 35 millions d’ampères en moins d’un microseconde. Les éléments de la bombe à fusion pure sont déjà là, comme dans un meccano. Il n’y a plus qu’à les assembler. Si la « fusion pure » a pu être obtenue après les 2 milliards de degrés, alors je peux vous jurer qu’Américains, Russes et Chinois ont aussitôt développé des projets, pied au plancher. Si ... bien sûr. Quant à ces deux milliards de degrés, on sait pourquoi ils sont sortis soudain « comme le lapin du chapeau ». Les plasmas sont instables ( instabilités MHD ). Mais les tiges d’inox se subliment « lentement ». Elles sont environnées d’un plasma métallique, mais le « coeur » reste froid ( thèse de Bavay ). Si un plasma qui est un gaz est instable, un ensemble de tiges ne l’est pas. Si on arrive à les faire se rentrer les unes dans les autres à 1000 km/s sur l’axe leur énergie cinétique se transforme en énergie thermique. Faites 1/2 mV2 = 3/2 kT avec des atomes de fer et cette vitesse. Personne n’avait pensé à cela. Mais si vous réfléchissez, une bombe A est un dispositif purement mécanique. Quan d on écrase une sphère creuse de plutonium sur son centre géométrique, les pressions et les températures sont telles que le métal est comprimé. Il y a, certes, le phénomène de réaction en chaîne, dufférent de la fusion. C’est alors « une réaction de dissociation auto-catalysée » mais c’est cette compression du métal qui permet de réduire la puissance de la bombe, la masse critique étant plus faible si la densité du métal est accrue. Dans une « bombe H » le mélange de fusion est aussi comprimé ( par une pression de radiation ). Dans un diesel le mélange brûle après simple compression.... Les arguments trouvés dans ce forum sont pour moi un bon indicateur me montrant que je ne me suis pas expliqué suffisamment clairement. Il faudra que j’ajoute un texte apportant des réponses à ces remarques et question (sans citer les gens. Pas nécessaire ).


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