Commentaire de Christian Lehmann
sur La franchise selon Nicolas Sarkozy
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Parler de la franchise, Paul, telle qu’elle s’exercerait, c’est parler impôts, mais c’est AUSSI parler politique, et médecine.
Politique, parce que la manière dont cette mesure impopulaire est mise en avant, puis remisée sous le boisseau, dont la valeur de la franchise oscille de quelques centimes d’euros à 100 euros, est très éclairante sur l’ambiguïté du candidat, qui déclare tout et son contraire( à ce propos, je te conseille de bien regarder la vidéo du Pr Juvin sur le site). Ce qui amène les gens de bonne foi à retenir le moins-disant « oh, il veut sûrement parler de quelques centimes d’euros... » sans voir ce qui sera mis en place réllement.
Parler médecine, parce que tu fais le même constat que moi : il n’existe pas de pays au monde où la consommation de médicaments soit plus élevée. C’est lié à un système particulier, que je combats, de pressions diverses des firmes sur médecins ET politiques, qui amène à laisser sur le marché, tu le sais, des produits dont, utilisant une litote, je dirai simplement qu’ils ne rendent pas service à nos patients. C’est lié à un système de paiement à l’acte exclusif qui a été renforcé par la réforme. Or, la franchise Sarkozy s’appliquerait sur le soin... et pas sur le médicament, intérêts industriels obligent... Parlons donc politique, ET médecine. Comment analyses-tu, comment justifierais-tu, au regard des spécificités du système français, ce « deux poids-deux mesures ». La France surconsomme du médicament, mais rien ( ou si peu) est fait pour promouvoir l’indépendance des médecins ( ce qui est fait naît d’eux-mêmes : Prescrire, le Formindep), et le candidat UMP exonèrerait bien évidemment les firmes de la franchise, pour ne pas obérer leurs comptes. Explique-moi...