Commentaire de
sur Affaire TER Nice-Lyon : Orange mécanique, ou mécanique électorale


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(---.---.152.92) 7 janvier 2006 13:49

Ulmo a fait une observation juste : nous n’avons pas assez de recul pour pouvoir prendre des positions aussi arrêtées.

SI les faits ont été dramatisés au delà de ce qu’ils étaient véritablement, je suis forcément d’accord pour blamer ce type de manipulation ou de négligence. MAIS, pour autant, un vol est un vol, des attouchements sexuels forcés sont intolérables (que tout homme qui le nie imagine sa copine ou sa mère trippotée de force par un autre pour s’en convaincre...).

Ce n’est pas parce que les violences seraient moins excessives que ce qui en avait été dit dans une premier temps qu’elles sont admissibles !

Une fois le niveau de violence atténué, cela n’est qu’une banale situation de train de banlieue ? Eh bien il est inquiétant que nous considérions alors cela comme une normalité ! Cette violence habituelle mérite largement d’etre atténuée.

La mauvaise gestion sociale de nos divers gouvernements est indéniablement en cause, ne traitant jamais les faits à la racine, jetant de l’huile sur le feu, et jouant alternativement de la minimisation excessive des faits à la dramatisation abusive ! Et les deux attitudes sont blamables.

La force de cette dramatisation et de cette minimisation joue des deux côtés (coupables réels, supposés ou anticipés / victimes réelles, supposées, ou anticipées) : 1. Les jeunes de banlieue se ressentent :
- tantot « victimes du système » jusqu’à se déculpabiliser de tout, même lorsqu’ils commettent des actes intenables (« j’ai volé j’ai brulé j’ai violé mais c’est pas ma faute »),
- tantôt injustement pointés du doigt et victimes de rejet (« j’ai réellement rien fait de mal et pourtant la police me demande sans arret mes papiers et mon nom fait souvent barrage aux entretiens d’embauche »).

De l’autre côté, les victimes et spectateurs directs ou indirects des délits et violences oscillent entre :
- l’agacement Face à la minimisation de faits odieux dont ils ont pourtant été réellement victimes ou témoins (« cessez de vous plaindre, ce n’était qu’un petit tripotage » « allons, une voiture brulée, c’est pas si grave »)
- et l’indignation la peur et la haine par extrapolation face à des faits abusivement grossis, dont ils n’ont pas forcément été victimes ou témoins directs (« tous des racailles, il y en a pas un pour rattraper l’autre ! » « il faut les virer »).

Avez-vous entendu beaucoup de politiques tenir une position réellement posée et constructive sur le sujet ?

Assez de manichéïsme, il y a des coupables de tous bords, il y a des victimes de tous bords ! Un coupable effectif doit être blamé, et il n’y a pas de racisme à blamer avec juste mesure un coupable effectif, quelle que soit son origine. Et un innocent n’a pas lieu de subir des blames injustement, quelle que soit son origine, car cela ne pourrait que tendre à générer en lui de la haine.

Si nos gouvernements faisaient la part des choses au cas par cas, si la communication sur les faits restait mesurée, alors les tensions s’en trouveraient déjà amoindries ! Nos médias ne l’ont-ils pas reconnu explicitement lors des émeutes de banlieue ? Mais une fois la flamme atténuée, la surenchère reprend le pas et le mea culpa s’envole...

PS : je n’ai pas la TV, volontairement, pour me prémunir autant que possible de la TV réalité et des infos bidons, qui constituent l’essentiel des programes actuels. Un boycott général des infos du petit écran ferait les pieds aux politiques, soyez en certains !


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