Commentaire de Charles Bwele
sur La décadence de l'industrie phonographique


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Charles Bwele Charles Bwele 12 juillet 2006 13:12

Hi Philgri !

J’suis tt à fait d’accord avec toi sur le décalage franco-européen en général par rapport à l’opensource. Mê Microsoft,la multinationale numéro 1,et tu le confirmes,intègre et exporte des solutions opensource dans ses technologies.Tu appréhenderais mieux ce décrochage européen en l’analyse sous l’angle du vieillissement démographique,dont l’impact socioéconomique est encore largement sous-estimée en Europe même.

Les corps parlementaires européens sont composées très majoritairement de cinquantenaires et plus âgées.Et avec l’habitude,le clientélisme,les situations établies et le jeu des lobbies,il est quasiment impossible à cette génération de législateurs « de changer de fenêtre »...et encore de revoir fondamentalement leurs conceptions du monde,de l’économie,de l’information,du savoir. Probablement que nous aussi,à 70 ans,nous serons comme eux,dépassés par la révolution technico-sociétale que vivront nos enfants,les voyages spatiaux commerciaux dans le système solaire,« la solarisation de l’économie », l’internet spatial ou je-ne-sais-trop-quoi. Hi Hi !Pensons que nos grand-parents n’ont pas connu l’aviation commerciale à leur adolescence.

Chaque révolution technico-sociétale (l’imprimerie,les Lumières,l’aviation,le web) rehausse un peu plus l’échelle démocratique et les interconnexions interculturelles,y compris dans le tiers-monde,dont la vie est largement différente de ce qu’elle fut il n’y a que 30 ans.La preuve par moi.Ne fut-ce qu’en 85,jamais nous ne nous serions lu quasi-instantanément.

Des modèles comme l’opensource,les Creative Commons,le peer-to-peer l’emporteront nécéssairement,car ils s’inscrivent dans le sens de l’histoire,mais aussi parce que l’info-capitalisme saura en profiter.Tôt ou tard,idéal et intérêt convergeront.Cela choque un peu les européens,mais cette convergence fait avancer les choses plus vite qu’on ne le croit.Il n’y aurait pas eu de Déclaration des Droits de l’Homme si elle n’avait pas été une rampe de lancement de la libre entreprise pour la bourgeoisie.

Dans le cadre musical,les majors sont compressées entre l’enclume des consomm-auteurs et le marteau des infomédiaires.La gratuité et le modèle ouvert de propriété intellectuelle permet aux consomm-auteurs de créer et de consommer de la culture et des artsà très peu de frais ;les seconds sauront en profiter pour augmenter leur trafic,leur visbilité électronique,amoindrir leurs coûts.Ce sont les superstructures industrielles qui seront larguées.Les majors doivent amortir leurs audio-matériel hi-tech,payer leur personnel,rentabiliser leurs charges marketing...et leurs frais de poursuites pénales de millions,bientôt milliard de téléchargeurs,avec le Sud qui s’y met.Donc, où les majors s’adaptent - ET CE SERA TRÈS DOULOUREUX !- où elles meurent,comme les fabricants de diligences face à la ford T.

Une chimère de e-label comme Jamendo,reposant sur le P2P, et tu le vois,n’est pas confrontée à tous ses contraintes. Conclusion :à l’ère industrielle,les gros mangent les petits.À l’ère informationnelle,les rapides mangent les lents.Napster,puis Kazaa-eDonkey-Bittorrent,et aujourd’hui le podcasting. En 8 ans,on est passé de l’économie culturelle à l’e-conomie culturelle, de la musique à l’i-musique si je puis dire.Et sans recourir à une instance supérieure,les cybernautes ont crée leur modèle ouvert et inclusif de propriété intellectuelle:opensource dans la programmation-développement,Creative Commons dans le cinéma ,la littérature et la musique.Dans le domaine des biotechs, face à « la gloutonnerie du brevetage privé » des grandes firmes pharmaco-médicales (cf. Alain Liepitz),il y a une forte demande dans les milieux scientifiques pour des modèles équivalents.

Il y aura des frictions,des heurts,des inerties,mais l’échelle démocratique dans la création-diffusion-consommation d’arts et de culture a fait un bond,et continuera.Et les grandes organisations survivent difficilement à ce genre de sauts conceptuels. L’Église a accusé le coup face à l’imprimerie,les aristocraties face aux Lumières.Il en sera de même pour les oligopoles de la culture marchande face à la gratuité et à l’inclusivité cyberculturelles.

Amicalement. Charles Bwele


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