Naja Naja 23 février 2012 18:56

"Comment un magistrat peut-il penser qu’une victime puisse espérer se reconstruire alors que la gravité de son agression est niée ?"

Je crois qu’on peut quand même espérer se reconstruire avec un déni de justice.
C’est plus dur, car en plus de « guérir » ses blessures, il faut pouvoir avaler une deuxième injustice, qui ne relève cette fois pas de la cruauté d’un individu malfaisant mais du fonctionnement d’un ordre social dont on est censé faire partie et dont on se sent du coup exclu. 
Et c’est malheureusement ce à quoi la plupart des victimes de violences sexuelles se retrouvent plus ou moins confrontées si elles se tournent vers la justice. Entre les classements sans suite opportunistes (sans enquête sérieuse), la prescription, la durée interminable de certaines procédures, la correctionnalisation des crimes en délits (50% des affaires de viols), les peines trop légères pour ne pas signifier "négation de la gravité des faits", les dommages et intérêts dérisoires, etc.... on peut raisonnablement en venir à se dire que les victimes qui ont été traitées correctement par la justice ont juste eu de la chance.


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