Rounga Roungalashinga 27 juin 2012 15:45

Dans les interventions de 1875-Paris et de logan ci-dessus on voit à quel endroit le raisonnement des pro-immigrationnistes s’arrête.
Ainsi, logan nous dit : « Le niveau des salaires est protégé par le SMIC et les conventions collectives », mais il ne nous dit pas sur quelle base les conventions collectives fixent les salaires. C’est la rapport capital/travail : si la main d’œuvre est nombreuse pour peu de poste, alors ce rapport est en faveur du capital, à l’inverse, il est en faveur du travail s’il y a peu de main d’oeuvre pour beaucoup de postes. Dans le premier cas, les salaires baissent, car les travailleurs ne sont pas en position de force pour négocier, tandis que c’est le cas dans le deuxième, où les salaires montent.
C’est très facile à comprendre et on voit que logan l’a bien intégré quand il désigne le chômage de masse et la mise en concurrence déloyale avec des pays à bas salaires comme des moyens de tirer les salaires vers le bas. Ce sont en effet des éléments qui font basculer les rapport capital/travail du côté du capital. logan comprend bien cela.
Mais là où ça bloque, c’est quand il s’agit de l’immigration autorisée. Soudainement, dans leurs esprits, on aurait affaire ici à un phénomène social n’ayant aucun impact économique (ce qui est proprement miraculeux). 1875-Paris nous explique ainsi avec assurance que, dans l’hypothèse où tous les travailleurs immigrés disparaissaient soudainement de France (ce qui n’arriverait pas même si le FN arrivait au pouvoir), les salaires n’augmenteraient pas. Il s’imagine que la nouvelle configuration demandeurs/offreurs de travail serait telle que le rapport capital/travail resterait inaltéré ! Pourquoi postule-t-il cela ? Parce qu’il pense que la seule raison qui pousse les nationaux à ne pas exercer certaines professions est que ce sont des « tâches ingrates ». On se demande bien ce qu’il veut dire par là. Il pense également que les hausses de salaires seraient des marques de « reconnaissance » de la part des patrons envers ses employés, niant ainsi la réalité des rapports de force. logan non plus n’arrive pas à voir que l’afflux continu d’une main d’œuvre peu exigeante sur le territoire a exactement la même fonction, pour les patrons, que les délocalisations. Pour les industries non délocalisables, cet afflux modifie le rapport de force patrons/travailleurs au détriment des travailleurs, raison pour laquelle les salaires, fixés par les conventions collectives ne peuvent pas augmenter autant que souhaité. De la même manière, logan dénonce « la casse du droit de grève » sans se rendre compte que la main d’oeuvre immigrée a souvent rempli ce rôle de casseurs de grève, car elle pouvait se contenter des conditions contre lesquelles les travailleurs se mobilisaient.
Tous ces éléments sont soumis à la même logique, mais vous refusez de le voir uniquement pour des raisons idéologiques. Vous associez automatiquement critique de l’immigration et xénophobie, comme la télé vous l’a appris, et vous ne voulez jamais remettre ce postulat en cause, de peur de passer pour des méchants.


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