easy easy 10 juillet 2012 18:26

Je veux bien vous suivre quand vous reprochez à Onfray et Soler de rejeter toutes les religions en bloc mais je crois malsain de fonder votre critique sur l’Histoire.

L’Histoire est éventuellement accessible à tous mais d’une part il faut des exhumeurs et d’autre part il faut le temps de s’instruire de leurs trouvailles. 

Or Dieu ou pas dieu devrait être une question à trancher individuelle sans savoir, sans connaissance, sans science, sans autorité. 

La perversité potentielle des religions tient dans leur connaissance ou exégèse car il en ressort alors une élite qui sait et une masse qui ne sait pas. A partir de là...

Toutefois, concernant les polythéismes, bien savoir leur panthéon n’est pas vraiment indispensable. On peut déjà bien s’amuser avec l’Olympe, je veux dire vivre heureux avec (je ne péjore pas) sans trop connaître qui a couché avec qui. Mettons donc que pour les religions païennes le savoir ne soit pas trop important. Je ne sache pas que les Leonidas, Alexandre et autre Platon aient fait long en matière d’exégèse, je ne vois pas de lutte entre exégètes de l’Olympe.

L’exégèse serait donc surtout le propre des monothéismes abrahamiques. Cette exégèse très porteuse d’une classe de savants alors très autoritaires, ne peut s’asseoir que sur des livres, en l’occurrence anciens. Tous étant fumeux. Adaptation à l’évolution impossible.
Il faudrait donc au croyant contraint de l’être (on est contraint sans s’en rendre compte lorsque tout le monde joue à être croyant) savoir les livres, savoir les canons et savoir les interprétations pour ne pas être dominé par un plus autorisé que lui. Il est absurde que le contact avec Dieu doive passer par une telle somme de connaissances.


Il découle forcément de cette obligation de savoir, une hiérarchie entre savants, du plus grand au plus petit et une guerre entre eux car aucun savant n’admettra que son savoir doit s’écraser au profit du non savoir.


Alors que ce point du savoir est déjà extrêmement polluant de la chose divine, s’ajoute encore le fait que les trois monothéismes abrahamiques parlent d’un dieu unique exclusif jaloux et grave de grave, qui attend quelque chose des hommes. Qui attend d’eux qu’ils soient tout à Lui, qu’ils lui sacrifient tout, leur vie comprise, pour quelque très fumeux paradis ou salut.

La somme de ces deux éléments ne pouvait que conduire les croyants forcés (d’une manière ou d’une autre ils sont tous forcés) à adopter les comportements les plus sadiques et pervers. On voudrait rendre les gens hystériques et prêts à égorger leur voisin pour strictement rien de concret, on inventerait ces religions à dieu unique, jaloux et autoritaire.

Comme il est tout à fait possible d’exposer les travers délirants des monothéismes sans rien dire de leur Histoire sinon qu’ils ont conduit les hommes à s’entretuer hors toute raison (mais ça tout le monde le sait) je trouve suspect de les démonter par quelque exégèse.
Ce que vous racontez est oeuvre de savant. Alors c’est élitiste, alors vous pouvez manipuler, alors c’est malsain.


S’il devait exister une seule chose à vivre sans avoir besoin de savoir, ce serait, avec le désir, le sens de dieu.




Au regard du fait que les païens n’ont jamais tué qui que ce soit au nom de leurs dieux (quand les romains ont persécuté les chrétiens ce n’était pas du tout au nom de leur panthéon, c’était plutôt pour sonder l’absurdité du christianisme) et qu’en dépit de l’endogamisme très couramment pratiqué par les groupes humains, ils étaient peu xénophobes et ne fondaient en tous cas jamais leur xénophobie sur une question religieuse (je répète ici que placer un chrétien se disant protégé par son dieu devant des lions était une curiosité d’ordre ordalique « Voyons si leur dieu peut calmer ces lion affamés » et ils ne sont jamais allé à torturer comme l’ont fait les chrétiens), je préfère largement le paganisme aux monothéismes.

Je rappelle (j’espère ne pas verser dans ce savantisme que je récuse) que quand un païen allait consulter la Pythie ou une sibylle, ce n’était pas pour obtenir une faveur d’un dieu. C’était pour demander à un des rares dieux capables de prédiction, Apollon le plus souvent, de lui dire son avenir s’il faisait comme ci ou comme ça.

Leurs dieux ayant leurs propres occupations dans les nuages, n’ayant rien à battre du devenir des hommes n’ont donc pas leurs préférés parmi les humains. Ainsi le maximum qu’un païen peut espérer d’un de ses dieux, c’est des conseils à chaque bifurcation de la vie. Et le seul moyen de se faire entendre d’un dieu païen, c’est de lui livrer de quoi boire et manger. On lui sacrifie donc des comestibles, jamais de vie humaine.


Enfin, je vois qu’il est tout à fait possible de vivre en honnête homme sans croire à aucun dieu. Les religions ne sont donc pas indispensables. N’étant pas indispensables alors que ses prêtres prétendent qu’elles le sont, elles sont facteur de domination égocentrique et de perversion de l’éthique.


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