jean-pierre castel 19 novembre 2012 11:23

@ Roungalashinga
Nous sommes à fronts complètement renversés, d’où l’intérêt de l’échange !

« c’est quand même le monde monothéiste qui en a accouché »
O que non, c’est le monde grec, polythéiste, idolâtre ! Quant à la science « moderne », d’une part elle n’est que le prolongement de la science grecque, d’autre part elle naît à la Renaissance, qui est caractérisée par la redécouverte de l’Antiquité et la libération de a tutelle de l’Eglise.

« Ce »monde« -là n’a pas connu les balbutiements de la science, »
O que si ! L’Inde en particulier. La Chine a d’ailleurs été tellement vexée que dans un premier temps elle l’a refusée

« l’idolâtrie est le frein primordial à l’émergence de l’esprit scientifique »
C’est effectivement la vulgate chrétienne, comme si la science n’avait pas été inventée par les Grecs (en laissant à part l’Inde, elle aussi polythéiste) : excusez-moi, c’est pour moi le comble de l’imposture chrétienne !

Vous auriez pu me dire que nos savants du Moyen Age et de la Renaissance ont été éduqués par l’Eglise. Je vous aurais répondu que 1) oui, car l’Eglise avait de fait le monopole de l’enseignement, 2) qu’il faut effectivement rendre cette justice à l’Eglise d’avoir rempli cette fonction, qui vient du fait que le christianisme est un métissage judéo-grec (la plupart des Pères de l’Eglise, voire probablement les rédacteurs juifs hellénisés ou païens des Evangiles, étaient de culture grecque, la théologie rationnelle est l’invention de Platon, etc.), 3) que c’est en raison de ces racines grecques du christianisme que les écoles médiévales ont enseigné la quadrivium géco-romain, et que la Renaissance s’est naturellement enthousiasmée pour cette redécouverte (relative biensûr, préparée par les auteurs latins et arabes) de l’Antiquité que permit le reflux vers l’Italie des bibliothèques et des philosophes de Byzance à l’arrivée des Turcs.


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