jean-pierre castel 21 novembre 2012 00:30

@Ffi
Merci pour ce texte, l’origine du principe de moindre action est toujours restée pour moi mystérieuse.
Je ne suis pas philosophe, étais meilleur en maths qu’en physique, le Hamiltonien m’ ayant un jour été parachuté je n’ai jamais su d’où.
Cela étant, tout ce texte ne parle que des XVII et XVIIIème siècle, et est déjà hautement théorique.
Le grand virage de la science pour moi est avant et beaucoup plus concret, entre Copernic et Newton : c’est l’époque où « le réel fait irruption » grâce à la technique : l’observatoire de Tycho Brahé, la lunette de Galilée, la supernova de 1492, et aussi la découverte de l’Amérique et des hommes qui n’ont jamais pu entendre parler du Christ : c’est quelque chose de très concret, c’est la basculement de la science spéculative à la science expérimentale. Jusqu’alors, la science n’était pas une vraie menace pour l’Eglise car le savants ne pouvaient avancer de preuves indiscutables. C’est cela qui change à partir de ce moment là : l’Eglise ne pourra plus contester les savants car ils pourront s’appuyer sur des preuves expérimentales (Galilée ne l’a pas fait sur le terrain qu’il a choisi, mais il aurait pu le faire).
Ce virage tient sans doute à beaucoup de choses, de la supernova à C Colomb et la lunette astronomique : trouver une cause est bien hasardeux, théologique a fortiori. Tant qu’à fair, je parierais plutôt sur la reprise démographique, l’urbanisation, les Grandes découvertes et l’importation des techniques arabes et chinoises. Un fil conducteur est eut-être la curiosité européenne. Or à votre avis qui est le peu^ple le plus curieux : Athènes ou Jérusalem ?
Pour revenir à votre question du passage de la causalité logique à la causalité temporelle, à votre avis, depuis quand l’homme cherche-t-il à mesurer le temps ? Qui a inventé les horloges à échappement : les européens chrétiens ou les chinois ?
Encore une fois je ne suis pas philosophe, mais mettre l’accent sur une notion déjà aussi élaborée que le principe de moindre action me paraît très « intellectuel », alors que me paraît plus important ce que j’appelle « l’irruption du réel ». Et surtout, ramener Jésus Christ là dedans, il faut le faire. D’ailleurs le temps linéaire remonte aux Hébreux. Or quelle prémisse d’une pensée scientifique voyez-vous chez les Hébreux, quelle curiosité pour une démarche positive et rationnelle ? Et quelintérêt pour la transformation du monde matérile voyez-vous dans les Evangiles ? Tout cela me paraît excusez-moi affreusement téléguidé. Et ne répond toujours pas à ma question de base : et l’invention de la science par les Grecs dans tout cela ? Qu’ensuite on ait dépassé les Grecs, évidemment, mais identifier une cause première autre que sociologique, économique, démographique dans ces dépassements me semble très spéculatif et sans le début d’une justification. Alors sortir le temps linéaire des Hébreux.
Dit autrement, si les chinois n’ont pas inventé la science occidentale,c’est sans doute parce qu’ils ne sont pas passés par la case grecque (la démonstration, le réductionnisme, la démarche positive, une langue logique, ET la curiosité), mais sûrement pas parce qu’ils ne sont pas monothéistes !


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