L’Ankou 5 décembre 2012 21:05

Suite et, je l’espère, fin de mes longs développements que l’auteur voudra bien considérer comme un signe de considération et d’intérêt, même s’ils vont dans un sens différent de ses conclusion.

A propos des risques au plan de la parentalité

Vous dites : « Admettre le mariage homosexuel, c’est consacrer le couple homosexuel comme aussi légitime que le couple hétérosexuel pour l’accueil d’un enfant ».

Oui. Vous avez bien compris. C’est bien le cas. Ça n’offusque à mon avis que des personnes à qui s’offusquer donne une raison d’être. Il y a pourtant des milliers d’autres occasions plus intéressantes de le faire. J’attends toujours des motifs de s’y opposer qui soient autre chose que des prétendues définitions préconçues comme immuables aux seules fins de s’opposer aux changements, que le rappel à une prétendue nature outragée dans sa dignité ou que la confusion malheureuse des lois républicaines avec le droit canonique.

« Or une part non négligeable des psychologues pour enfants considèrent que le développement psychique harmonieux du mineur implique la référence à une figure paternelle et maternelle. »

Dans les années trente, une génération entière de femmes a élevé, entre elles, des enfants avec pour seul rappel de l’autorité paternelle une vieille photo sépia d’un type en uniforme et peut-être une médaille militaire. C’est aussi cette génération admirable que vos préjugés et ceux des psychologues insultent directement. Il faut être d’une génération de planqués oublieuse de notre Histoire Nationale pour sortir de telles énormités ! Oui, il est parfaitement possible d’élever et de bien élever des enfants entre femmes. Les après-guerres en sont la preuve. Et si des femmes peuvent le faire sans hommes, pourquoi pas des hommes sans femmes ?

Croyez vous que l’homosexualité soit une maladie contagieuse qui s’attraperait par l’éducation ? Croyez-vous que des enfants qui n’ont pu qu’être voulus et attendus ont moins de chance d’être bien élevés que ceux dont l’arrivée est si souvent accidentelle, surtout dans les milieux assez rétrogrades pour refuser la contraception ?

Vous dites à raison que l’impact psychologique d’une éducation par des parents de même sexe est impossible à mesurer pour nos psychologues. De cette ignorance, vous déduisez qu’un « principe de précaution » imposerait le rejet de cette possibilité.

Je vous rappelle que, selon les termes mêmes d’une réponse ministérielle de 2009, ce refus ne concerne hypocritement que la possibilité de vous maintenir dans l’ignorance officielle d’un phénomène qui concerne 30 000 enfants déjà dans cette situation. Ce droit à l’ignorance ne constitue en aucun cas un principe de précaution mais la préservation de votre confort intellectuel et moral.

Avec tout le respect que je vous dois, ce confort je justifie pas l’atteinte portée à une liberté d’officialiser une union entre personne de même sexe. Imaginez où nous irions si nous nous mettions à conserver des discrimination et des restrictions de liberté pour le confort des minorités rétrogrades... Car je devine que malgré tout, il y a plus rétrograde que vous.

Je crois en avoir globalement fini. J’espère que mon intervention donnera lieu à des éclaircissements de votre part, car même si nous ne nous mettons pas d’accord, je ne désespère pas de confronter mes arguments aux vôtres dans l’espoir de les améliorer.


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