jaja jaja 5 mars 2013 11:39

« se traduit le plus souvent en français par »Sous-prolétariat" et désigne les masses urbaines marginales, vivant de manière parasitaire et fondamentalement incapables d’accéder jamais à une conscience révolutionnaire.« 

Je connais dans ma banlieue des individus vivant de manière parasitaire mais absolument pas de »masses urbaines marginales" expression empreintes d’un mépris de classe envers les couches les plus en difficulté, car là on cible là non pas des comportements délictueux de bandes ou de gangs mais une population dans son ensemble. Ce qui est inacceptable.

Un autre point de vue sur cette question, écrit avant la Révolution russe de 1917 mais qui conserve encore à mon avis une part de vérité

Makhaiski s’oppose à Marx en affirmant le potentiel radical que portent en eux les chômeurs et les « houligans » du lumpenprolétariat  : « Les socialistes et les sociaux-démocrates en particulier, en commun d’ailleurs avec toute la société bourgeoise, s’efforcent de provoquer chez les ouvriers les mieux intégrés du mépris à l’égard des vagabonds, des plus pauvres, des “lumpenprolétaires”. Les socialistes n’hésitent pas, à cette fin, de nourrir chez les ouvriers les instincts les plus féroces de l’ordre d’exploitation.

« Avec le développement de la vie bourgeoise, avec le développement des syndicats, un fossé se creuse entre les ouvriers les mieux rétribués et les couches d’ouvriers plus pauvres [...] [Ceux-ci] ne sont évidemment jamais satisfaits, toujours enclins aux révoltes ; ceux-là, les ouvriers mieux intégrés, ne comprennent pas la position désespérée des premiers, ils sont contents de la garantie de travail et de vie relativement satisfaisante qui leur est assurée  ; aussi, craignent-ils de les perdre et à cause de cela garantissent à la bourgeoisie ce qui lui est nécessaire : la tranquillité de l’État. »

Il précise : « La révolution ouvrière n’exige aucune rééducation des houligans. Bien au contraire, il faut que les sentiments et les aspirations des masses affamées, ce que la bourgeoisie et les socialistes appellent houliganisme, se répandent parmi toutes les couches de la population ouvrière, afin que ces sentiments et aspirations soient réunis en une exigence unique. Il est indispensable que les ouvriers exigent de la bourgeoisie cultivée, comme le font les houligans, non pas des droits politiques, non pas des idées grandiloquentes et de l’éducation, mais de l’argent bien réel, des biens matériels les plus terre à terre. »

Autrement dit l’unité de la classe et de ses différentes strates est une nécessité pour la Révolution ouvrière. Révolution qui doit avoir pour but d’arracher à la propriété privée de la classe bourgeoise les moyens de production et d’échange. Première étape permettant ensuite l’égalité sociale dont toute la classe anciennement exploitée bénéficiera.

Diviser le prolétariat et tenter de placer ses couches supérieures au service du monde des mains blanches, des bureaucraties politiques ou syndicales qui ont toujours été le principal rempart de la bourgeoisie contre les travailleurs et les chômeurs est sans aucun doute le danger principal.
Qu’on cesse de mépriser les plus mal lotis d’entre nous !


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