L'enfoiré L’enfoiré 9 octobre 2013 11:57

Mon cher fils,


 Que vais-je te dire, sinon qu’à mon âge canonique, c’est un peu ce que j’ai connu. On travaillait mais on ne parlait pas. On mangeait et on n’avait pas beaucoup d’envies d’aller voir ailleurs. La ferme, les vaches, les poules, et on cherchait rien.
 Puis est venu la télé. On avait vu qu’ailleurs, il y avait de belles choses, que le socialisme cherchait à améliorer les conditions des travailleurs, que ceux qui gouvernaient au sommet avaient des potentiels que nous n’avions pas. Tout a changé, progressivement. Aujourd’hui, il faut dire que l’on crache dans la soupe. On oublie tout en quelques sortes. On envie toujours. 
 Ton voyage m’a intéressé. Mais je suis étonné que tu n’es allé que dans deux villes. 
 As-tu été limité volontairement ou t’a-t-on fait comprendre qu’il n’était pas possible d’aller ailleurs ?
 En définitive, j’ai une question « voudrais-tu y vivre ? »

Ta grand-mère

 
 

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