Alain Qroviste Alain Proviste 29 novembre 2013 11:53

Bonjour Bruno,

Pas trop d’accord avec vous, ce que vous proposez c’est une précarisation progressive des personnes, car évidemment si une personne sans diplôme est aussi performante qu’une autre BAC+3, on va pouvoir la payer au SMIC tranquille alors. Car c’est l’employeur (ou le recruteur) qui a le pouvoir de vie ou de mort.

De plus, la compétence est quelque chose de subjectif, vous pouvez être bon pour un recruteur (sans remettre en cause la compétence du recruteur comme vous le faites, que je partage un peu aussi) et mauvais pour un autre.

On voit bien alors le problème sans fin de recruter sur les compétences. Et puis franchement, à part si on a exactement exercé quasiment le même boulot avant, qui peut se targuer d’avoir toutes les compétences requises au poste ? La compétence ne peut-elle pas s’acquérir au fil du temps ? Saura-t-on vraiment tout faire comme l’espère le recruteur une fois embauché ? Pourquoi ne laisserait-on pas la chance à la personne soi-disant « incompétente » mais plus motivée que jamais ?

Le problème c’est que le recruteur (ou l’employeur) veut évidement Dieu, l’employé idéal, le type qui sait tout faire, docile, motivé, et pour pas cher. Les outils modernes (CV en ligne, services, moteurs de recherches spéciaux, réseaux sociaux etc...) permettent une efficacité de recrutement terrifiante. L’employeur n’a qu’à faire ses courses. Nous sommes du bétail. C’est une course sans fin. Mais hélas, avec le nombre astronomique de chômeurs, prêts à tout, ils peuvent se le permettre et auront de fortes chances de trouver ce « Dieu » quand même.

Nous sommes tous en concurrence les uns les autres. Débarrassons-nous du piège de la compétence, instaurons la qualification (sur le modèle des fonctionnaires). Cela libèrera en plus les employeurs de ce fardeau qu’est le recrutement.

Voir le Salaire à Vie de Bernard Friot.


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