Francis, agnotologue JL 2 décembre 2013 11:26


« Le bonheur individuel se doit de produire des retombées collectives, faute de quoi, la société n’est qu’un rêve de prédateur. » Daniel Pennac

La main invisible ne produit plus, et depuis longtemps, de retombées collectives. Bien au contraire.

Terre à Terre l’émission de Ruth Stégassy, diffusée samedi matin sur France Culture avait pour thème le sujet du livre de Céline Pessis, doctorante en histoire à l’EHESS et Patrick Marcolini, philosophe et historien des idées, publié aux éditions La Découverte : «  Une autre histoire des Trente Glorieuses : modernisation, contestations et pollutions dans la France d’après-guerre ».

Extrait : ’’Comme était doux le temps des « Trente Glorieuses » ! La démocratisation de la voiture et de la viande ! L’électroménager libérant la femme ! La mécanisation agricole éradiquant la famine ! La Troisième Guerre mondiale évitée et la grandeur nationale restaurée grâce à la dissuasion nucléaire ! Etc. Telle est aujourd’hui la vision dominante de cette période d’« expansion », objet d’une profonde nostalgie passéiste... au risque de l’aveuglement sur les racines de la crise contemporaine. ’’À rebours d’une histoire consensuelle de la modernisation, cet ouvrage dévoile l’autre face, noire, du rouleau compresseur de la « modernité » et du « progrès », qui tout à la fois créa et rendit invisibles ses victimes : les irradié.e.s des essais nucléaires en Algérie et en Polynésie, les ouvrier.ère.s de l’amiante ou des mines d’uranium contaminé.e.s, les rivières irrémédiablement polluées, les cerveaux colonisés par les mots d’ordre de la « croissance  » et de la publicité... ’’Les conséquences sociales et environnementales des prétendues « Trente Glorieuses », de leur mythologie savamment construite par les « modernisateurs » eux-mêmes, de leurs choix technico-économiques et de leurs modes de vie, se révèlent aujourd’hui très lourdes. Il nous faut donc réévaluer la période et faire resurgir la voix des vaincu.e.s et des critiques du « progrès » (de l’atome, des pollutions, du productivisme et du consumérisme) antérieures à 1968. L’enjeu est non seulement de démonter les stratégies qui permirent alors de les contourner, mais aussi de les réinscrire dans les combats politiques et écologiques contemporains.’’

Alors :Trente Glorieuses ou Trente Calamiteuses qui n’en finissent pas de détruire la planète ?

De toute évidence, depuis belles lurettes, ce n’est plus la main de dieu qui gouverne,mais la main du diable, et jusque dans nos intimités.


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