Mani Mani 9 février 2014 13:50

Merci passtavie pour tes commentaires.
La « responsabilité » a un double sens, ou une nuance de sens, comme on peut le voir dans la définition du Larrousse :
1 « -Obligation ou nécessité morale de répondre, de se porter garant de ses actions ou de celles des autres. »
2 « Fait pour quelque chose d’être la cause, l’origine d’un dommage. »
1 Nous sommes donc responsables de nos actes a priori. Nous pouvons deviner avant d’agir les conséquences de ceux ci, et décider d’agir ou non en fonction de ces conséquences logiques.
2 Mais nous sommes également responsables a posteriori. J’ai agis, et je suis responsable de la conséquence de mon acte.
Ce n’est qu’une nuance dans le temps.
Donc lorsque tu dis que nous ne sommes pas complètement responsables de nos actes tu fais référence a cette nuance, et tu as bien raison. Il est clair que notre champ d’action est limité par nos institutions et nos lois.
Dès lors si j’ai besoin d’une voiture pour mon travail, je ne suis pas reelement libre de prendre une voiture « propre », du moins la moins polluante possible, et ayant idéalement été fabriquée par des ouvrier respectés dans leur travail et rémunérés proportionnellement a la quantité de travail qu’ils ont fournis et au prix de vente de cette voiture. Car à ma connaissance, de tels ouvriers n’existent pas, et d’autre part je n’ai que les moyens pour acheter une vieille voiture d’occasion et qui pollue plus que la moyenne. Ma responsabilité dans ce cas, et d’après moi, est d’une certaine façon limitée. Je vais participer a la pollution et quelquepart cautionner potentiellement les conditions de travail d’« ouvriers exclaves » exploités par une multinationale sans scrupule alors que ceci va à l’encontre de mes convictions. Éventuellement je peux acheter une voiture propre, mais dans ce cas je devrais emprunter de l’argent, un piège dans lequel je ne veux pas tomber. Mais j’ai vraiment besoin d’une voiture sous peine de perdre mon job. Je deviens donc dans les faits un irresponsable. Cependant dans ce cas, je n’ai pas eu les moyens d’être responsable.
Cet exemple est extrapolable à l’infini, jusqu’en politique évidemment.

Mon discours tient plutôt à mettre en avant cet aspect de nos sociétés : nous sommes en partie déresponsabilisés, par définition, tout en étant partie intégrante d’une société irresponsable.
En reflechissant bien, il s’avère que la quasi totalité de nos actes, en tant que citoyen « consommateur », a un impact négatif soit sur d’autres personnes, soit sur l’environnement, et en général sur les deux.
Nous sommes donc tous complices par défaut des dérives de notre système.

C’est un aspect capital de la fameuse incohérence de nos sociétés dont je parle dans ce texte, et c’est cet état de fait qui, en ce qui me concerne, me préoccupe au plus haut point : comment sortir de ce système absurde ? Comment le faire évoluer dans l’intérêt du plus grand nombre ?
Et je pense que le seul moyen (non violent) est le débat permanent et sur tous les sujets, et l’appropriation et l’analyse des problèmes de société et de leur solutions multiples par tous les citoyens.

Et pour l’exemple de la voiture, anecdotique mais finalement omniprésent dans nos quotidiens, il est primordial de prendre conscience de nos limites en terme de responsabilité, et de faire au mieux en fonction de ces limites. Nous n’avons d’autre choix que d’être responsable à notre échelle, et si la majorité des gens agissaient de la sorte, le fonctionnement de la société en serait profondément bouleversé. Sans révolution mais par les faits, par les actions de chaque personne a son échelle.
Et tout n’étant quelque part qu’une question de point de vue, je décide dans le cas de la voiture de me considérer comme responsable, conscient des limites de ma responsabilité, et j’estime que vu les élément, mon achat est un acte de recyclage (la voiture aurait pu finir broyée à la casse, qui sait ?), que je ferais travailler des mécaniciens pour l’entretient et qu’en mon sens, vue ma situation, il aurait été encore plus irresponsable de contracter un crédit à cette occasion.
Et il est vrai que dans ce cas, on constate que je n’essaye plus d’être responsable, mais d’être le moins irresponsable possible.
Un moindre mal.


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