Ma mère n’a pas participé à la
pseudo-révolution de Cohn-Bendit en 68. En revanche, à la même époque, elle
s’est battue seule contre la tradition qui voulait qu’on balance ses poubelles
dans les bois du Médoc près de notre maison, une décharge à ciel ouvert pendant
longtemps. Pour l’avoir vu dans les années 70, aller frapper à la porte de
chacun pour prévenir que toute brouette de détritus serait désormais ramenée
par elle-même dans le jardin de son propriétaire, j’ai appris que la motivation
déplaçait des montagnes.
Sa démarche a fonctionné parce qu’il était facile de
comprendre que ce n’était pas du bluff (issue d’une famille de résistants à
Franco, elle n’a jamais fait dans la dentelle) et surtout parce que ses
arguments étaient honnêtes. La sincérité est toujours payante ! Son exemple m’a
guidé dans mes propres actions à l’âge adulte.