Christian Labrune Christian Labrune 26 mars 2017 00:37

@Penile,

Le blue brain project, à Lausanne, a déjà englouti des sommes considérables. Il s’agit de produire, en recourant aux techniques de l’électronique numérique, le fonctionnement d’un cerveau animal et, au fur et à mesure que la puissance de calcul des systèmes augmente, de se rapprocher d’un cerveau humain. Vous trouverez un article, dans Wikipedia, qui vous renverra aux travaux d’autres équipes, dont celle de Google. Tout cela n’a rien à voir avec les rêveries de la science-fiction.

Je vous recommande aussi le bouquin de Cardon « Concevoir et modéliser une machine pensante ». Il y a encore bien des hésitations sur la manière de mettre en oeuvre les techniques, et plusieurs stratégies seraient envisageables. Pour l’instant, on essaie de copier, au moyen de réseaux de neurones, des cerveaux existants. Cardon, par exemple, pense qu’on devrait pouvoir implémenter des phénomènes psychiques tel celui de la peur. Pourquoi pas, même si la peur est plutôt quelque chose de paralysant ! En revanche, lorsqu’il pense qu’il faudrait que la machine ait un inconscient sur le modèle d’une théorie freudienne qui est une aimable fumisterie pseudo-scientifique, je m’inquiète un peu. Ca tâtonne, mais quelque chose finira bien par en sortir. De toute façon, l’intelligence ne se programme pas, elle est une émergence des systèmes complexes, comme on peut le voir lorsqu’on fait fonctionner des colonies de robots capables de mémoriser leurs apprentissages : il finissent par adopter des comportements collectifs qui n’ont jamais été explicitement programmés.

Dans les années 80, beaucoup d’auteurs considéraient l’IA forte comme une rêverie. Pour les spiritualistes, qui restent marqués par le christianisme, l’homme est pour l’éternité le maître de la planète. On a dépassé fort heureusement ces sortes de naïvetés, et ce sont ces idées-là, formulées aujourd’hui, qui feraient sourire.


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