Mickaël Mithra (---.---.106.109) 14 mars 2007 13:50

Il est assez extravagant d’écrire un article sur le libéralisme sans citer un seul auteur libéral et de parler de libéralisme politique sans le définir. Le résultat n’est guère surprenant : une bouillie intellectuelle sans queue ni tête.

Le libéralisme politique n’a pas « cinq grands principes », mais un seul : il consiste en une norme de Droit (de justice) qui peut s’exposer de la manière suivante :

Est juste (et n’est juste que) l’acte qui implique uniquement des moyens que l’acteur n’a pas volés.

Dit autrement, chacun a le droit de faire ce qu’il veut de ce qui lui appartient légitimement (qu’il a produit ou été le premier à utiliser), et rien de ce qui est aux autres, sauf accord de leur part.

Le fait de voter pour s’approprier les biens d’autrui « légalement », ne change rien à l’affaire, naturellement. Rebaptiser le vol en impôt ou en nationalisation ne change rien à la nature injuste et criminelle du vol.

Pour savoir si le programme de Ségolène Royal est juste ou pas selon la norme politique du libéralisme, c’est à l’aune de ces critères qu’il faut le juger. J’ai bien peur que le score approche de 0. Je veux bien concéder qu’il en va de même des autres candidats, en tous cas pour l’essentiel d’entre eux et l’essentiel de leurs propositions.

Un exemple au hasard : L’auteur parle de « pillule gratuite » comme d’une idée compatible avec le libéralisme. C’est évidemment faux. Les libéraux demandent que chacun ait le Droit de vendre des pillules (ou quoi que ce soit d’autre) à qui veut bien les acheter, mais certainement pas qu’elles soient « gratuites ».

Encore au hasard : « Pour lutter contre la pauvreté, il faut favoriser les capabilités. »

Du grand n’importe quoi de première classe. Le libéralisme politique demande que personne ne soit favorisé politiquement (c’est-à-dire soutenu par la force armé, en l’occurence celle de l’Etat), et que personne ne soit non plus brimé (par l’Etat toujours). Ce n’est quand même pas sorcier.

Aucun libéral ne se réclame de Rawls. L’utilitarisme n’a rien à voir avec le libéralisme, dont il est en fait l’opposé. Il consiste à considérer que l’on peut comparer les échelles d’utilité, par définition pourtant ineffables et individuelles, pour définir de force des politiques communes qui seraient soi-disant « optimales ». Il n’y a rien de plus irrationnel qu’une telle croyance.

Le reste est à l’avenant...


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