velosolex velosolex 23 octobre 2018 19:02

Quelques années durant, j’ai fait les saisons, enchaînant parfois en automne deux ou trois séries de vendanges, du sud au nord : Narbonnais et champagne, remontant la France sur une vieille moto allemande. SDF avant l’heure, quand il n’y avait pas de nom péjoratif pour ce qui relevait de la bohème choisie 

Alsace, bourgogne, beaujolais, six ou sept fois j’ai pris ainsi la température des régions. Des souvenirs très différents, allant de vrais communions à des mouvements de grève, sur fond de « raisins de la colère ». 
Car tout n’était pas toujours aussi exaltant que les paroles de Marie Laforêt, qui me mettaient en transe quand j’étais gosse, prenant sa métaphore des vendanges au premier degré. Quand même malgré moi elles me revenaient en tête, quand le matin ,le petit froid glacial nous prenait les mains, et qu’il fallait plonger dans les feuilles. Marie Laforêt - Les vendanges de l’amour - YouTube
Je me suis fait courser une fois en Alsace par un turc, sautant les vignes en steeple chase. Il n’avait pas supporté que je parle à sa copine...Il ne connaissait pas Marie Laforet....Une autre fois une barrique de vin de 200 00 litres a explosé à dix mètre de moi, On le voit les vendanges n’étaient pas toujours de l’amour, mais un peu vaches. Ca ne fait rien, je me souviens comme si c’était hier de la remorque du tracteur, où nous chantions, de dix pays différents, « the sound of silence »....Toutes ces expériences qui n’ont pu être inscrite sur mon relevé de carrière, c’est pourtant le sel de ma vie. 

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