Décroissant 19 mars 2020 13:28

Bonjour Orélien,


Rien à retirer !


L’alternative qui va se poser dès la fin de cette pandémie sera soit un changement de paradigme, soit un retour au même.

« On peut même légitimement penser que les mesures drastiques en matière économique répèteront celles de 2008 et viseront un « retour à la normale », c’est-à-dire la destruction de la planète et l’inégalisation croissante des conditions sociales. On doit plutôt craindre dès maintenant que l’énorme facture pour « sauver l’économie » ne soit à nouveau présentée aux salariés et aux contribuables les plus modestes. »

Pierre Dardot et Christian Laval, auteurs de Commun. Essai sur la révolution au XXI siècle, La Découverte, 2014 - extrait d’article de ce même jour dans Mediapart

Le rapport du Club de Rome, commandé au Massachussetts Institute of Technology après le premier choc pétrolier de 1971, intitulé « Les limites de la croissance dans un monde fini », posait déjà les termes de ce choix et l’on sait ce qu’il en est advenu : dans l’après 68, l’individualisme a rapidement pris le dessus.

En France, et c’est ce qui nous sépare, la gauche officielle s’est progressivement convertie au productivisme moyennement régulé et surtout au néo-libéralisme non assumé, a tenu en lisière les attentes environnementales et écologiques et s’est fourvoyée en bradant ses valeurs. Si pour reprendre l’expression d’Edgar Morin, le virus peut nous aider à commencer une « détoxification » de notre mode de vie, il faudra aller beaucoup plus loin et proposer de manière urgente une perspective politique capable de fédérer comme de convaincre l’inertie de ce qu’on a un temps appelé« la majorité silencieuse ».


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