Francis, agnotologue JL 19 juin 2020 10:17

Bonjour les cabris ! par Bernard Langlois 

 « Voici revenu le temps des cabris, comme disait le Général, qui () s’était donc gaussé des européistes de l’époque : « Bien entendu, on peut sauter sur sa chaise comme un cabri en disant l’Europe ! l’Europe ! l’Europe !... Mais cela n’aboutit à rien et cela ne signifie rien… » Le général n’était pas anti-européen. D’abord, il avait été l’un des acteurs essentiels, avec le chancelier Adenauer, de la réconciliation franco-allemande, pierre angulaire indispensable à toute construction européenne. Il disait « prendre le traité de Rome comme il l’avait trouvé  », même s’il ne cachait pas qu’il l’aurait négocié autrement. Mais il s’opposait fermement à une Europe supranationale, une fédération bâtie dans la précipitation, de bric et de broc, qui en l’état ne pouvait être que sous tutelle américaine (d’où aussi son opposition à l’entrée de la Grande-Bretagne, qui de l’aveu même de Churchill ferait toujours « le choix du grand large » ; c’est Pompidou qui leva l’interdit gaulliste, en 1973). « Les cabris », pour de Gaulle, étaient donc les chantres d’une Europe province de l’Empire, succursale de l’hypermarché mondial à l’enseigne unique de l’american way of life, agence locale de la Federal Reserve, annexe du Pentagone et base avancée de l’US Army. »


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